Les "hotspots" en bref
Ce concept a été développé en 1988 par l'équipe de Norman Myers, un chercheur britannique spécialisé dans les rapports entre l'écologie et l'économie. Un point chaud de biodiversité est une zone contenant au moins 1 500 espèces de plantes endémiques et ayant perdu au moins 70 % de son habitat original. En somme, les hotspots sont des zones encore relativement préservées de l'ingérence humaine.
Sur cette base, 34 " points chauds " ont été identifiés, renfermant un grand nombre d'espèces, dont beaucoup sont endémiques, c'est-à-dire qu'on ne les trouvent que dans une zone du monde, et très menacées. Les 34 points chauds de la planète accueillent environ 65 % de toutes les espèces animales et végétales de notre planète. La moitié des plantes et 42 % des vertébrés terrestres du monde sont endémiques à ces zones.
Pour tout savoir sur ces hotspots :
http://www.biodiversityhotspots.org/Pages/default.aspx
Alors qu'une équipe de biologistes marins vient de rendre une étude affirmant qu'à peine 4 % de la superficie des océans, contient 84 % des espèces de mammifères marins, Bioaddict dresse un état des zones du monde où la biodiversité est la plus abondante.
Des biologistes marins de l'université de Standford et de l'Universidad Nacional Autónoma de México (Unam) viennent d'identifier 20 zones d'importance capitale (dites " hotspots ") pour la biodiversité marine. La protection de 9 d'entre elles qui correspondent à 4 % de la superficie des océans permettrait de sauver 84 % des 129 espèces de mammifères marins recensées sur Terre.
En compilant les données accumulées sur ces animaux, ils ont réalisé une carte indiquant la richesse spécifique en mammifères marins, c'est-à-dire le nombre d'espèces différentes par zone du globe.
Voici les 9 zones les plus riches en mammifères marin, à protéger en priorité (on remarque qu'elles sont principalement situées dans les eaux tempérées) :
- les côtes sud-africaines (courants Benguela et Aghulas)
- le sud-ouest de la Patagonie en Argentine
- le sud australien et la grande barrière de corail
- le Golfe de Californie, au large du Mexique
- le courant Humbold, au large du Pérou
- l'archipel de Nansei Shoto au Japon
- les côtes néo-zélandaises
- les côtes nord-ouest africaines
- les côtes nord-ouest américaines
Aussi étonnant que cela puisse paraître, "c'est la première fois que la répartition mondiale des mammifères marins a été compilée et présentée sous forme de carte" (consultable sur abonnement), ont souligné Sandra Pompa et Gerardo Ceballos, co-auteurs de l'étude.
Protéger les milieux avant de protéger la biodiversité
Malheureusement, si ces zones sont les plus riches en biodiversité marine, les experts de la très sérieuse Académie nationale des Sciences américaine font remarquer que 70 % d'entre-elles sont gravement menacées par les activités humaines. Le message de cette étude est donc limpide : si nous ne pouvons guère sauver les espèces encore non découvertes à ce jour, nous devons protéger ces " hotspots " riches en biodiversité !
L'idée qu'il faut concentrer les actions de conservation sur les zones les plus riches en biodiversité semble s'imposer. En effet, de plus en plus d'études appelant à une organisation globale de la protection de l'environnement se multiplient, suggérant ainsi de rationaliser les dépenses et de territorialiser les différentes actions.
Les chercheurs multiplient la publication de cartes globales indiquant ces points chauds de biodiversité (voir cartes ci-dessus et liste ci-dessous).
Ces cartes constituent ainsi de précieux outils qui devraient inspirer les pays concernés afin de mener des politiques d'aménagement du territoire dans le sens de la protection de la faune et de la flore. Car il est encore temps d'agir. C'est probablement en se basant sur ces points chauds que les décideurs politiques ont des chances d'atténuer la sixième crise d'extinction des espèces, provoquée par l'homme.
A condition toutefois, de ne pas concentrer tous les efforts sur ces points chauds, au risque de voir la faune et la flore de la planète confinées dans les réserves protégées.
Voici les 34 points chauds identifiés par l'équipe de Norman Myers :
- Amérique
- Province floristique de Californie
- Bois de pins et chênes de Madrean
- Amérique centrale
- Caraïbes
- Tumbes-Chocó-Magdalena
- Andes tropicales
- Cerrado
- Forêt atlantique
- Forêts pluviales tempérées valdiviennes
- Europe
- Bassin méditerranéen
- Caucase
- Afrique
- Corne africaine
- Afromontane orientale (Sud-ouest de la Péninsule arabique et montagnes entre l'Éthiopie au Zimbabwe)
- Forêt guinéenne de l'Ouest africain
- Forêts côtières d'Afrique orientale
- Madagascar et îles de l'Océan Indien
- Succulent Karoo (Ouest de l'Afrique du Sud et Sud-ouest de la Namibie)
- Maputaland-Pondoland-Albany (Côte est de l'Afrique du Sud)
- Région floristique du Cap (Sud-ouest de l'Afrique du Sud)
- Asie
- Désert irano-anatolien
- Montagnes d'Asie centrale
- Himalaya
- Montagnes de la Chine Occidentale
- Japon
- Ghâts occidentaux
- Indo-Burma (Birmanie au Sud de la Thaïlande)
- Sundaland (Péninsule malaise, Singapour, Brunei, Bornéo, Sumatra, Java et Bali)
- Philippines
- Wallacea (Sulawesi, Petites îles de la Sonde, Moluques et Timor)
- Océanie
- Mélanésie orientale (Archipel Bismarck, îles Salomon et Vanuatu)
- Polynésie et Micronésie
- Nouvelle-Calédonie
- Sud-Ouest de l'Australie
- Nouvelle-Zélande
Alicia Muñoz