Car l’enfer est ici, tome 1 (Brunschwig & Nouhaud)

Par Mo

Brunschwig - Nouhaud © Futuropolis - 2011

Mai 1998. New-York.

Jessica Ruppert est Maire de la ville depuis 6 mois. Peu avant l’élection, le 4 novembre 1997, les habitants de New-York avaient appris avec émotion la mort de Steven Providence, le champion du monde de boxe, symbole du rêve américain, devenu une figure emblématique de la ville pour avoir fédéré et redonné espoir au peuple noir dans sa lutte contre les discriminations raciales. Providence est mort des suite de l’explosion de sa résidence alors qu’il fêtait l’élection de Jessica en compagnie de 508 autres anciens pensionnaires d’un orphelinat géré par Ruppert dans les années 1970.

Six mois après la fin du Pouvoir des Innocents, Joshua Logan, revient à New-York après une cavale dans tout le pays. Lui, qui est accusé injustement d’avoir perpétré cet attentat, le pire qui ait frappé la ville, a décidé de se rendre à la police pour faire reconnaitre son innocence. Mais qui voudra défendre l’homme le plus haï de la ville ? Qui sera prêt à l’écouter ?

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En mai dernier, je vous parlais du Pouvoir des Innocents - superbe série en 5 tomes de Luc Brunschwig et Laurent Hirn – et du tome de lancement des Enfants de Jessica, premier spin-off du Pouvoir qui, je vous le rappelle, a eu tôt fait de balayer mon scepticisme quant à l’intérêt de prolonger cet univers. D’autant que le pari était osé puisque les auteurs avaient annoncé la publication de deux spin-off en parallèle : Les Enfants de Jessica et Car l’enfer est ici, le premier se déroulant en 2007 tandis que le second s’intéresse au lendemain du drame de 1998 et aux premiers mois de Jessica Ruppert dans son mandat de Maire de la Ville.

Nous avions donc quitté Joshua estomaqué après l’explosion de la résidence de Providence, laissant des centaines de mort derrière lui et l’obligeant à fuir. Nous le retrouvons métamorphosé alors qu’il revient à New York après une longue cavale que l’on imagine éprouvante. L’impression est d’autant renforcée que cette fois, les illustrations ne sont pas réalisées par Laurent Hirn (il a supervisé le story-board) mais par David Nouhaud. Le trait est plus rond, ses choix de colorisations plus proches des Enfants de Jessica, plus lumineux que Le Pouvoir des Innocents. S’il m’a été difficile de reconnaître Joshua dans cet album, ce n’est pas le cas des autres personnages une fois quelques pages tournées.

Brunschwig prend de nouveau le temps de placer ses pièces sur l’échiquier, de rappeler les faits et de construire des passerelles avec la série-mère. Nous retrouvons donc un univers qui nous est plus proche du Pouvoir des Innocents puisque Ruppert n’a pas eu le temps de réformer en profondeur les instances politiques, administratives et judiciaires de la Ville. Ici cependant, à l’inverse des Enfants de Jessica, il faut avoir une bonne connaissance de l’univers originel savourer la lecture de cet album. L’enquête se construit autour de Joshua, son épouse Xuan-Meï, Jessica et Angelo Frazzy le mafieux. De nouveaux personnages secondaires entrent en scène et viennent compléter un tableau déjà bien installé.

La richesse d’un scénario que l’on sent fouillé et maîtrisé jusqu’au moindre détail est l’atout majeur de la série. Les conséquences du drame du 4 novembre sont bien exploitées puisqu’on chasse plusieurs lièvres à la fois. En toile de fond, des enjeux politiques et magouilles mafieuses pour déstabiliser Jessica, le nettoyage des dernières traces crapuleuses des uns et des autres…

Les 50 pages de ce nouvel opus suffisent à présenter la nouvelle donne. Un bon album. Une série à suivre.

D’autres chroniques en ligne : Yvan et PlaneteBD.

Car l’Enfer est ici

Tome 1 : 508 statues souriantes

Série en cours

Éditeur : Futuropolis

Dessinateur : David NOUHAUD

Mise en scène : Laurent HIRN

Scénariste : Luc BRUNSCHWIG

Dépôt légal : août 2001

Bulles bulles bulles…

La preview sur BDGest’ (11 pages).

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Car l’enfer est ici, tome 1 – Brunschwig © Nouhad – Futuropolis – 2011