Etat chronique de poésie 1315

Publié le 09 septembre 2011 par Xavierlaine081

 

1315

Aux suppliciés de la corne de l’Afrique

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Ouverte la boite où s’endormaient les brumes

En pays d’aridité

Pupilles dilatées de trop voir

La déchirure imposée par temps sec

Toute plaie imposée au plus petit

Devrait nous porter au supplice

Et mains tendues pour répandre baume

.

En lieu et place ne s’élève que silence

Chacun vaque comme il peut

Marche le nez en l’air

Sifflotant quelque air d’été

On se prélasse aux plages

Dégoulinant de crème solaire et de suffisance aveugle

.

Juste à côté

Sous l’œil glauque des caméras voyeuses

On crève

Enfants au ventre globuleux laissés sur le bord du chemin

On sauve qui peut dans le grand silence complice du monde

.

Riches ne cracheraient rien au bassinet de misère

Riches n’ont que richesse à faire croître

Sur sol ruiné de peuples affamés

Et poésie n’aurait rien à dire

Hommes rien à faire

Dans la grande saoulerie collective

*

Buvez donc votre dernier vinaigre

Pisses-froids privés d’humanité

Il se trouvera toujours quelque poème acéré

Sous la mousse à vous attendre

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Manosque, 28 juillet 2011

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