n y est ! Quatre ans d'attente vont prendre fin demain matin (aurore française). A 20h30, heure d'Auckland, les All Blacks et les Tongiens fouleront la pelouse de l'Eden Park pour le premier des 48 matches de la 7ème Coupe du monde de rugby. Vingt équipes vont en découdre pour un trophée que quatre nations seulement ont jusqu'à présent remporté.
L'enthousiasme ne doit pas faire oublier que des vingt équipes engagées, seule une demi-douzaine, en comptant large, sont susceptibles de « ramener Bill à la maison »(1). Et parmi ces équipes, la Nouvelle-Zélande fait figure d'immense favorite. Pourtant, nul ne doit douter que chaque nation donnera le meilleur d'elle-même pour faire honneur à l'immense privilège dont elle jouira, celui de prendre part à la fête de l'élite mondiale du rugby. Soyons en convaincus, ce rendez-vous quadriennal, qui seul offre la possibilité d'assister à des confrontations entre « grands » et « petits » du rugby, aucun joueur international ne saurait le galvauder.
Et si certains amateurs en sont encore à considérer le Tournoi des six nations comme l'alpha et l'oméga de l'ovalie ou à estimer qu'hors du Tri Nations il n'est point de compétition intéressante, bien peu nombreux sont désormais ceux qui ne « badent » pas l'événement.
Alors ne boudons pas notre plaisir, même atténué par les horaires de retransmission des matchs, bien peu compatibles avec l'absorption de boisson houblonnées que cet type d'événement implique habituellement. Il faut espérer qu'à défaut de bulles dans nos verres, c'est de jeu pétillant, et pourquoi pas de rugby-champagne qu'il sera question sur les prés néo-zélandais.
Comme tous les quatre ans, nous attendons beaucoup de notre équipe nationale, malgré toutes les carences qu'on peut lui trouver. Ce XV de France qui nous a habitué aux coups d'éclats, puisse-t-il nous donner tort et tracer sa route jusqu'en finale. Pour y retrouver, pourquoi pas, les Blacks, et les faire trembler encore une fois. D'autant que la belle assurance affichée en début de Tri-Nations a désormais laissé place à quelques doutes. Et si, comme les bookmakers le pressentent, la finale opposait la Nouvelle-Zélande à l'Australie, on regardera avec grand intérêt ces Blacks si affûtés passer au test de Cooper (Quade).
En attendant ce 48ème match, savourons les 47 qui le précèderont : comment vont se comporter nos amis Anglais, qui à défaut d'avoir le talent des Néo-Zélandais partageront avec eux la couleur du maillot ? Les Pumas ont-ils gardés leurs griffes après avoir perdu Pichot et Hernandez ? Les nations du Pacifique sont-elles enfin arrivées à maturité ? Les Boks cachent-ils vraiment leur jeu ? Irlande et Pays de Galles voire l'Ecosse vont-ils continuer à jouer les utilités dans cette compétitions ou enfin se qualifier pour le dernier carré pour la première fois depuis 20 ans ?
Il est temps désormais d'avoir des réponses à toutes ces questions, et à bien d'autres encore. Place au jeu !
(1) « Bill » est le sobriquet donné par les supporters Australiens au trophée William Webb Ellis qui récompense le vainqueur de la compétition.