La Guerre est déclarée, réalisé par Valérie Donzelli, avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Michèle Moretti… sortie cinéma 08/2011
Autant le dire tout de suite : les critiques sont unanimes et elles ont bien raison ! Ce film est tiré de la propre expérience de couple de Valérie Donzelli (réalisatrice, scénariste et actrice principale) et Jérémie Elkaïm (scénariste et acteur principal) qui a dû affronter le pire cauchemar de tout parent : le cancer de leur fils âgé d’à peine deux ans. Avec une histoire aussi lourde à raconter, La Guerre est déclarée aurait pu sombrer dans la tragédie la plus complète et repousser les spectateurs les plus courageux. Pourtant, l’affiche représente bien le ton du film qui reste résolument comique malgré les épreuves.
Face à la peur et la douleur, chacun réagit à sa façon. Valérie Donzelli, alias Juliette et Jérémie Elkaïm, alias Roméo, jouent un couple déterminé à vivre, et pas simplement survivre. On les voit se battre chaque jour pour le bien-être de leur fils, Adam, mais aussi pour continuer à s’amuser, et surtout s’aimer. Car la maladie n’est jamais montrée complètement. Après le diagnostic, on voit très peu Adam malade. Par pudeur peut-être, mais on sent que le sujet principal de cette histoire n’est pas la maladie, surtout la vie. Celle qui continue malgré un enfant à l’hôpital, celle pour laquelle il vaut la peine de se battre.
La Guerre est déclarée hésite entre passages ultra réalistes (les scènes se déroulant dans différents hôpitaux ont été tournées dans ceux que leur propre fils a fréquentés, en collaboration étroite avec l’équipe médicale) et moments de folie comme une scène musicale complètement décalée signée Benjamin Biolay. L’équilibre est parfois précaire mais l’émotion est toujours là.
Le film a été réalisé avec une équipe très restreinte d’à peine une dizaine de personnes (Valérie Donzelli a même fait office de coiffeuse/maquilleuse en plus de ses autres casquettes !). Pourtant, il vous fait rire, vous fait pleurer, vous émerveille et vous touche. Malgré une fin que je trouve un peu trop précipitée, cette histoire vous attrape et ne vous lâche pas.
8/10
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