Mais kiçonkons ! Ils s'en prennent aux cadres maintenant...

Publié le 08 septembre 2011 par Lheretique

J'ai un peu laissé passer le traitement de l'info, mais je la reprends tout de même avec un peu de retard. J'aurais pas du écrire kiçonkon mais kilèkon, plutôt ! Bruno vient de faire exploser en vol le connomètre. Chapeau.

Mais ces mecs-là, est-ce qu'ils réfléchissent, parfois ? Faudrait qu'ils bossent dans la vraie vie, de temps en temps, plutôt que de vivre de la politique, cela leur ferait du bien et ça leur raffraîchirait les neurones.

Dernière idée géniale en date, revenir sur les conditions d'indemnisation des cadres au chômage. Le Maire trouve que la France est trop généreuse.

Andouille ! Si jamais les cadres décidaient de quitter l'assurance chômage et de créer leur propre caisse, tu pourrais aller pleurer ta mère, gars : ce sont eux qui cotisent le plus, et ils paient bien plus qu'ils ne récupèrent d'indemnités. En fait, on peut même dire qu'ils tiennent à bout de bras les autres.

Un cadre, c'est un mec qui travaille généralement au forfait, du moins dans le privé : pas d'horaires définis. Tous ces riches que des gens comme Hollande (apparatchik qui n'a jamais rien foutu d'autre que d'être élu ou dans les rouages de son parti) conspuent, ils bossent comme des brutes. 

Bon, moi, j'ai un petit métier : je ne gagne pas énorme, mais je ne suis pas non plus pauvre. Classe moyenne, quoi. Mais mes horaires sont relativement protégés. Je discutais une jour (en fait, il y a longtemps) avec un gars qui bossait chez Andersen Consulting du temps où cela ne s'appelait pas encore Accenture et je lui dis : tiens, tu sais, je gagne plus que toi. Il me regarde l'oeil torve (on sortait de deux heure trente de cours de karaté et on était séché) et interrogatif. Je continue alors : ben oui, j'ai rapporté ce que j'estime être ton salaire au nombre d'heures réelles que tu bosses, et j'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer ; je ne suis pas sûr que tu gagnes le SMIG...

Bon, évidemment, je n'ai pas compté ses primes. C'est vrai. Mais il faut bien comprendre un truc : aussi bien dans le privé que dans le public, quand tu commences à vraiment grimper les étages, tu le fais à la force du poignet. Tu peux être nommé chef par la grâce d'un potental local ou national, mais sous-chef, en règle général, tu t'es bien fait chier pour le devenir. Et ça continue pour le rester...

A côté de ça, il y a évidemment des gens très modestes qui bossent aussi comme des fous. J'ai des exemples déments qui me viennent à l'esprit. Dans mon village d'origine, je connais deux ouvrières agricoles (des voisines) qui bossent depuis toujours ou presque. Elles ont commencé à travailler aux champs à l'âge de 14 ans. Cela fait presque 50 ans qu'elles se crèvent la paillasse à aller trimer en se levant à 4 heures du matin pour aller arracher des bottes de carotte ou des pommes de terre, cueillir des haricots et cetera...Le montant de leur retraite ? 450 euros. Non non, je ne blague pas. On ne vit pas avec 450 euros. En fait, on ne survit pas non plus. Coup de pot, leur maison est à elles. Oui, mais avec 450 euros, on ne peut payer ni les charges ni le médecin ni tellement d'autres dépenses...

Autre exemple qui me vient à l'esprit : encore une femme. Cumul de handicaps : éloignement géographique. Elle vient de la Nièvre pour travailler à Paris et subit toutes les grèves et les pannes de la SNCF et de la RATP. Lever 4 heures du matin, retour 8 heures du soir pour une société de prestation de services à la personne. En ce moment, elle a de sacrés ennuis de santé : une tension qui fait le yoyo et puis le coeur qui se serre. Débuts d'infarctus. Si par malheur elle s'arrête de bosser, elle est foutue. L'indemnisation de l'assurance maladie ne lui permet pas de payer son loyer, ses impôts et sa nourriture. Il ne lui est donc possible que de mourir à la tâche. C'est dégueulasse. Je sais. Moi aussi ça me fout les boules. 

Je disais tout ça pour rappeler qu'il n'y a pas que les cadres et que je ne me suis pas lancé dans un panygérique exclusif de la bourgeoisie de notre pays.

Je note cependant que ceux qui gueulent le plus contre les cadres sont souvent ceux qui en foutent le moins. Et puis c'est toujours plus sympa, comme le dit le Faucon, d'aller taper la niche du voisin que la sienne.

Bref, c'était une mauvaise idée (une de plus) de l'entourage de Sarkozy. C'est peut-être leur conversion à un trait fameux de notre Batave nationale (oups, j'ai dérapé) en 2007, vous savez, le "moi j'aime pas les riches"...Y'avait un blogue parodique, mais il s'est arrêté de publier, sniff...Mas bon, allez savoir pourquoi, j'ai bien l'impression d'avoir trouvé qui le tenait :-D 

Bon, fantôme de h16, qu'est-ce que t'attends pour te remettre au boulot, espèce de feinéant, sale riche, vil koulak capitaliste ! Cadre !