Au système capitaliste s’applique la
croissance capitaliste, tout aussi injuste que le système qui la produit. Elle correspond à une logique qui n’est pas celle du socialisme. Quelque soit sont évolution, nous constatons que les
plus riches s’enrichissent toujours plus et que selon le degré du rapport des forces entre la bourgeoisie et les salariés, ces derniers , au mieux n’en retirent que des miettes. Le rapport des
forces est actuellement favorable à la bourgeoisie et le prolétariat n’en voit même plus la couleur , des quelques miettes concédées. On est passé d’une paupérisation relative à la paupérisation
effective. Les richesses crées sont captées par la classe dominante et celle ci vient encore puiser dans la misère, par la hausse des taxes, de l’impôt , la baisse des salaires et le produire
plus.
Où est donc passée le produit de la croissance en Grèce, en
Espagne, au Portugal ou en Irlande . Ces pays dont on nous vantait les taux de croissance , il y a à peine quelques années. La somme des capitaux exportés en Suisse par la bourgeoisie grecque est
supérieure à la dette du pays. Sans compter les comptes que possèdent ces vautours dans d’autres paradis fiscaux. La « dette » prouve bien qu’ils mettent « à sac » le travail et que
l’Etat providence n’est providentiel que pour les plus riches et que l’ardoise est pour les salariés. Les riches et les capitalistes ne paieront pas et ne rendront pas le moindre centime du butin
accumulé et exigent que les gouvernements aillent le prendre dans les poches des salariés. Ce n’est pas pour rien qu’ils se sont échinés à voler, s’il doivent rendre la part du butin.
Malgré leur crise, ils annoncent des taux de croissance positifs. A quoi bon
puisque le salariat n’en profitera pas, les services publics non plus, puisqu’ils sont de plus en plus privatisés, l’Etat non plus puisqu’il n’exige pas aux milieux financiers de
payer.
La croissance capitaliste ou la croissance tout court, mise en évidence par une
certaine gauche , comme indispensable afin de redistribuer. Un mirage pour les producteurs qui pour espérer en bénéficier doivent produire beaucoup plus que leur part à recevoir et alimenter en
priorité tout le secteur capitaliste parasitaire. Comme si sans croissance il n’y avait déjà pas de l’injustice à corriger et une redistribution des richesses a faire. « Monsieur le salarié, il
vous faut produire 10% de plus que l’an passé pour n’en percevoir en retour , au mieux que 0,5% mais avec un relèvement des prix et des taxes, et si vous voulez vous en sortir, il faut produire
davantage encore ! ». La course à la croissance ne profite qu’au capital, directement et indirectement.
A capitalisme, croissance capitaliste, à socialisme ,
croissance sociale. La croissance sociale c’est le retour des richesse à ceux qui les créent ainsi qu’à la collectivité afin de satisfaire les besoins collectifs les plus élémentaires. Il
n’appartient plus au travail de supporter, ni a la collectivité de soutenir les requins de la finance. Socialisations et banques d’investissement publiques devraient figurer sur tout programme
qui se prétend socialiste ou communiste. Leur crise est là pour que la gauche le dise et le redise et redire à ces messieurs « vous aller payer pour la situation que vous avez crée » sans espérer
pour autant à un rythme de croissance plus élevé, à la charge des salariés. C’est beau et bien la croissance capitaliste, dans la bouche ou sous la plume de quelques ingénus, surtout quand elle
est exclusivement à la charge des travailleurs, avec ou sans aumône . Elle va de pair avec les politiques caritatives et le « socialisme caritatif » en particulier ou l’art de faire avaler des
couleuvres , ou selon , instiller de la résignation. C’est le retour du travail « au pourboire ». Ce ne sera jamais le retour à l’esclavage, puisque la roue de l’histoire ne tourne jamais à
l’envers mais suit un processus et puis l’esclave risque de « coûter plus cher à entretenir que le salarié » et il n’est pas par définition , un « consommateur libre de ses choix »
manipulés , bien sur.
Avant de parler croissance, commençons par redistribuer
les richesses déjà existantes, avant de promettre les fruits d'une chimérique croissance dont ceux qui n’y sont pour rien se gavent et se goinfrent pendant que l’on en fait trimer d’autres pour
des miettes.