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Dexter 5

Publié le 08 septembre 2011 par Flow

Dexter. (crée par James Manos Jr.)

Saison 5.

Something's wrong with Dexter.

 

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A la fin de cette cinquième fournée d'épisodes, je suis encore plus dubitatif qu'au début et ce même si j'ai dévoré la saison d'une traite... Mais qu'est-ce qui cloche chez ce serial killer de serial killer?

Achever le cycle.

La saison 4, qui reste pour moi un grand moment de télévision, s'est achevée de manière brutale sur la mort de Rita et la «naissance» de Harisson. D'une certaine manière, le cycle s'était achevé avec Dexter transmettant sa noirceur à son fils. En étant moins abrupte, cette scène aurait constitué une bonne sortie pour la série. Mais les dieux de l'audience en ont décidé autrement. La question qui était sur toute les lèvres en décembre 2009 était: «les scénaristes se sont ils plantés?» A la vue de cette cinquième saison, je ne saurais répondre.

Ont ils mis en images cette fin tragique trop tôt? Et surtout, comment poursuivre? Le flashforward d'une dizaine d'années? Non, trop compliqué. Ils ont donc entamé un nouveau cycle avec Dexter au centre.

Une saison boursoufflée.

La maîtrise dont faisait preuve les scénaristes s'est envolée. J'ai suivi avec plaisir la quête vengeresse de Lumen (lumière en latin, pour Dexter?) mais c'était beaucoup moins prenant qu'avant. En fait, la série n'a jamais été réaliste (elle est même hautement improbable) mais elle était tellement addictive qu'on fermait les yeux sur bon nombre d'imperfections et de fautes de goût. Les scénaristes cachaient les défauts de leur bébé derrière cette «fausse» maîtrise. Mais maintenant qu'elle est moins prenante, tout ce qu'on ne voyait pas nous saute à la gueule. Et c'est une sensation assez désagréable...

Dexter passe son temps à courir partout, à jongler littéralement entre sa famille et sa vie de tueur. Discussion avec la nounou, maquillage d'une scène de crime, discussion avec sa fille, exécution d'un tueur... La série ne prend plus le temps de poser ses situations et de les étudier. Elle roule à 100 à l'heure et sème des graines qu'elle abandonne ensuite. Je pense notamment aux enfants de Rita, évacués en deux scènes alors qu'ils auraient dû avoir un rôle prépondérant.

Pendant ce temps, les personnages secondaires font du remplissage et l'effet de répétition pèse sur l'ensemble. Laguerta et Batista se croient dans les feux de l'amour, Deb (que j'adore) perdue avec son boyfriend annuel... Les tueurs de la Santa Muerte sont zappés sans résolution, Trinity disparaît des conversations, l'affaire de Lumen est résolue alors que tous les tueurs se sont évanouis dans la nature, Liddy, ils s'en cognent, etc, etc... Les scénaristes s'éparpillent tellement qu'il faut s'attacher pour suivre.

La vraisemblance a totalement disparu et je n'évoquerais qu'une seule scène, Deb derrière son rideau qui parle à Dex et Lumen... Évocateur non?

Rape and Revenge.

Malgré tout, j'ai bien aimé cette saison. Le charme opère encore. Je pense que la saison 6 sera déterminante pour la série: un redressement ou un étirement vain jusqu'à l'épuisement du public.

La trame de la saison était intéressante malgré son manque d'originalité. Dexter aide Lumen, victime d'un groupe de violeurs en série, à les retrouver et à les tuer un par un. Il est intéressant d'analyser ce fait. Le tueur agissait précédemment selon le Code établi par son père. Ses meurtres lui permettaient de combler son vide en «rendant service à la société». Mais jusqu'à maintenant, il n'était pas impliqué personnellement dans les meurtres, il restait extérieur, froid, calculateur. Bien-sûr, chaque saison a eu son exception (le frère, Lila, Prado...) mais dans l'ensemble, le personnage représentait une forme de justice basée sur la loi du talion (punition égale à la faute commise). Je ne débattrai pas ici de l'éthique d'une telle pratique. Il s'agit de constater que cette année, c'est différent. La justice a été remplacée par la vengeance. Lumen se venge de ses bourreaux et Dexter en l'aidant se venge symboliquement de Trinity auquel il n'a plus accès. Le plus étonnant étant qu'ils y trouvent leur compte, l'un comme l'autre. C'est étrange que la série d'habitude si impartiale promeuve une idée aussi triviale que la vengeance...

La saison est prenante mais pas assez. Les nombreuses failles n'en sont que plus apparentes et le sixième opus qui débute en octobre aura la lourde tâche de se recentrer sur l'essentiel. En écrivant, le meurtre gratuit dans les toilettes me revient en mémoire... Encore une piste abandonnée! Non vraiment, Dexter ce n'est plus ce que c'était.

Note:

pastèque commune


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