genre: épouvante (interdit aux - 16 ans)
année: 1976
durée: 2h05
l'histoire: Treltkovsky travaille dans un service d'archives. Il visite un appartement inoccupé dans un quartier de Paris. Le concierge lui apprend que la précédente locataire s'est jetée par la fenêtre quelques jours auparavant. Treltkovsky s'installe dans l'appartement mais des événements étranges se produisent.
la critique d'Alice In Oliver:
Ce n'est pas la première fois que Roman Polanski aborde le thème de la folie, et plus largement de la paranoïa, voire de la schizophrénie, puisque le cinéaste avait déjà réalisé Répulsion en 1965, avec Catherine Deneuve.
En 1976, il propose un nouveau film étrange mais particulièrement brillant, j'ai nommé Le Locataire.
Il s'agit d'une oeuvre troublante, terriblement complexe. Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler l'histoire. Attention, SPOILERS !
Treltkovsky (Roman Polanski) est un homme secret et solitaire qui emménage dans un nouvel appartement. La concierge lui présente rapidement les lieux.
Pourtant, d'emblée, Roman Polanski instaure une ambiance morbide puisque la précédente locataire s'est jetée de la fenêtre de cet appartement.
Très vite, Treltkovsky est témoin d'événements étranges: il entend des bruits qui semblent provenir de nulle part, puis des voix stridentes qui surgissent des murs froids de l'appartement.
Treltkovsky va alors peu à peu sombrer dans la folie et la paranoïa. En même temps, ces éléments persécutifs semblent également guider par une société mécanique et indifférente, à l'image de la précédente locataire, dont on ne connaît même pas l'identité.
Sa tentative de suicide semble n'interroger personne. Treltkovsky est lui aussi un personnage inquiètant, qui n'hésite pas à draguer la meilleure amie (Isabelle Adjani) de sa précédente locataire.
Assailli par des voix qui le harcèlent de plus en plus, Trelkovsky est sujet à la dépersonnalisation, à tel point qu'il se transforme en une autre personne. Pour cela, je renvoie à la séquence où Treltkovsky revêt les habits d'une femme, imitant la voix de la précédente locataire.
A partir de ces différents éléments, Roman Polanski signe un film pessimiste, sombre, entre épouvante et thriller.
Mais le jeune cinéaste semble hésiter entre la paranoïa et la schizophrénie latente de son personnage principal. Pour Roman Polanski, c'est surtout l'occasion de brosser le portrait d'une société froide et indifférente à l'autre.
C'est aussi ce dernier point qui expliquera la lente descente de Treltkovsky dans la folie et dans un geste ultime, révélé ici par un appartement sombre, symbole d'une société inexpressive.
Note: 17/20