La 3G enfin lancée en Thaïlande, mais pas tirée d'affaire
Un article du petitjournal.com, le média s des français et francophones à l'étranger, qui nous explique pourquoi la 3G met tant de temps à s'implanter en Thaïlande.
Les opérateurs de téléphonie mobile DTAC et AIS ont finalement ouvert le service 3G, malgré l’imbroglio juridique qui mine le développement de cette technologie en Thaïlande. Les deux géants thaïlandais des télécoms ont lancé leur service commercial sans l’accord des deux sociétés d’Etat propriétaires des fréquences qui ralentissent depuis des années le développement de la 3G en Thaïlande. Mais la bataille n’est pas terminée
DTAC, qui a lancé son service 3G sur Bangkok le 16 août, a entamé une campagne de publicité à la télévision mais aussi sur les panneaux d'affichage de la capitale, comme ici à Chamchuri Square (photo Yann Fernandez)
Plus de six ans après la France, la 3G, qui permet un accès très rapide à Internet à partir de son mobile, a été lancée en Thaïlande cet été par deux opérateurs supplémentaires, AIS et DTAC, qui délivraient jusqu’à présent un service non commercial à titre d’essai. Bloqués depuis 2003 par l’absence d’un régulateur indépendant chargé de l’attribution de fréquences, puis par le manque de pouvoir décisionnaire de celui-ci à sa création en 2005, AIS et DTAC ont choisi d’arriver sur le marché par la force. Les deux opérateurs ont lancé respectivement en juillet et en août leur service commercial sans l’accord des opérateurs historiques du pays, TOT et CAT Telecom, propriétaires des bandes de fréquences de la téléphonie mobile.
TOT et CAT Telecom louent ces bandes passantes à des opérateurs privés et opérateurs de réseau mobile virtuel (MVNO) à des conditions très défavorables. L'an passé, les deux propriétaires s’étaient opposés à l’organisation d'enchères - afin de les faire monter encore un peu plus - sur l’attribution des fréquences 3G par le régulateur indépendant, la Commission nationale des télécommunications (NTC). "Quand la technologie 3G est devenue une force il y a quelques années, les entreprises d'État (ndlr : TOT et Cat Telecom, en retard sur la téléphonie mobile) ont rapidement mis en place des barrages pour en empêcher le développement, explique Pradit Ruangdit, éditorialiste du Bangkok Post. Puis la NTC a été formée, autorisée, sélectionnée. Et à la veille d'une vente aux enchères de la bande passante 3G qui devait être organisée il y a 11 mois, la Cour administrative suprême a statué l'ensemble du processus illégal." Laurent Le Morvan, manager chez STMicroelectronics (Thailand) Ltd, et conseiller à la Chambre commerce franco-thaïe notamment dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication, confirme que "c’est ce régime de concessions et l’imbroglio sur le régulateur qui ont posé tant de problèmes et empêchent toujours aujourd'hui l’émergence d’un marché concurrentiel."
CAT Telecom menace DTAC d’une action en justice
Mis à part TOT qui offre de la 3G depuis décembre 2009, seul l'opérateur RealMove devrait pouvoir opérer en toute conformité. La filiale de TrueMove a en effet signé en janvier dernier avec CAT Telecom un contrat estimé à 14 milliards de bahts, soit plus de 326 millions d’euros, pour pouvoir se servir d'une bande de fréquence durant 14 ans et demi à partir du démarrage prévu dans les prochaines semaines. Refusant de payer un tel prix, AIS et DTAC ont lancé leur 3G sans tarif supplémentaire pour le consommateur à partir du réseau qu’ils utilisaient jusqu’à présent pour fournir la 2G. Ce stratagème leur sert à avancer qu’il ne s’agit pas d’un nouveau produit mais bien d’une mise à jour de la 2G, et justifier ainsi leur décision de ne pas passer par l’achat de nouvelles fréquences.
Le service troisième génération actuellement disponible est fourni par des bandes de basses fréquences (850 et 900 Mhz) alors que le standard international pour le développement de la 3G est de 2,1 Ghz. "La vitesse de navigation est identique à celle que l’on peut trouver en France car elle ne dépend pas de taille de la bande", affirme Laurent Le Morvan. Néanmoins, la Thaïlande est toujours en retard en matière de troisième génération car cette dernière n’est pas disponible partout dans le royaume. Deuxième opérateur en part de marché pour la téléphonie mobile, DTAC a pour le moment lancé son service commercial uniquement sur Bangkok. L’opérateur n’est même pas certain de pouvoir continuer à fournir en 3G les mobiles de la capitale puisqu’il est menacé d'un recours en justice. L’un des deux opérateurs historiques, CAT Telecom, a annoncé que l’entreprise demanderait prochainement au bureau du procureur général de se prononcer sur la légalité du lancement commercial de DTAC au regard du système de concession existant. Le bureau de l’Attorney general aura alors trois mois pour statuer et décider de l’avenir de la 3G en Thaïlande.
Yann Fernandez (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mercredi 24 août 2011
N.D.L.R
A Ko Samui, actuellement, le seul à proposer la 3G est effectivement CAT. Mais uniquement sur des clefs ou des modems dédiés, et pas sur les téléphones. Le siège de CAT est à la poste de Nathon. A Noël j'avais demandé des renseignements sur la 3G : ils étaient en rupture de stocks ! Depuis, je fais avec la Wifi et une ligne Adsl que mon propriétaire a eu la bonté de me faire installer. Ce qui explique que je ne déménage plus sur l'île ( 5 maisons en 2 ans !)