De nouvelles analyses de l’OCDE révèlent que la reprise de l’activité économique semble marquer le pas dans les grandes économies industrialisées, le commerce international et l’emploi pâtissant d’une baisse de confiance des ménages et des entreprises. La croissance reste forte dans la plupart des économies émergentes, bien qu’à un rythme plus lent.
La croissance est en réalité beaucoup plus lente qu’espérée il y a trois mois, et compte tenu du degré élevé d’incertitude entourant les perspectives, le risque d’une période de croissance négative au cours de la période à venir s’est renforcé. La croissance économique dans les économies du G7 hors Japon restera à un taux annualisé de moins de 1% au second semestre de 2011.
Le débat en matière de politique budgétaire aux États-Unis, la crise de la dette souveraine dans certains pays de la zone euro et le fait que les gouvernements soient confrontés à un resserrement de l’éventail des possibilités pèsent également sur la confiance des entreprises et des consommateurs. L’importance de la réduction du ratio d’endettement des banques du fait des conséquences des changements de réglementation a sans doute été sous-estimée.
Les améliorations observées précédemment sur le marché du travail se dissipent à présent, les intentions d’embauche vont en diminuant et les risques de pérennisation d’un chômage élevé sont plus grands.
À l’inverse, nombre de pays de l’OCDE prennent en ce moment d’importantes mesures de réforme budgétaire et structurelle, ce qui devrait stimuler la croissance. L’inflation a peut-être atteint son point haut dans les économies de marché émergentes, ce qui permettra un certain assouplissement des mesures, les niveaux d’investissement restant largement inférieurs aux moyennes du passé dans de nombreux pays de l’OCDE, offrant la possibilité d’une reprise des dépenses des entreprises dans les mois à venir si l’incertitude se dissipe.
Dans le domaine budgétaire, l’OCDE affirme que, pour rétablir la confiance, il est essentiel que les pays prennent des mesures pour réduire la dette. Les programmes d’assainissement des finances publiques à moyen terme doivent néanmoins s’accompagner de réformes structurelles favorables à la croissance. Un cadre budgétaire crédible pourrait, si nécessaire, permettre une relance budgétaire à court terme. La gouvernance dans la zone euro en matières économique et fiscale doit être améliorée. Le processus de capitalisation des banques devrait être accéléré et la question du soutien de leur financement à court-terme résolue.
En France
Une reprise modeste est en cours, mais la récession laissera des traces durables. Selon les projections, la croissance du PIB réel devrait être supérieure à 2% en 2011 et en 2012, grâce aux investissements des entreprises et aux exportations. Le taux de chômage devrait baisser quelque peu, pour se rapprocher de 9% d’ici à la fin de 2012. L’importante marge de capacités inutilisées devrait limiter les éventuels effets de second tour liés à l’augmentation des prix à l’importation, alors que l’inflation sous-jacente et l’inflation totale devraient converger aux alentours de 1½ pour cent en 2012.
La trajectoire d’assainissement budgétaire suivie par les pouvoirs publics est appropriée mais de plus amples efforts seront nécessaires à moyen terme. Il faudrait s’attacher en priorité à contenir les dépenses en améliorant l’efficacité du secteur public et en limitant les coûts de la santé. Les recettes pourraient être accrues en élargissant les bases d’imposition et en relevant les taxes environnementales et les impôts sur la propriété. La crédibilité budgétaire doit aussi être renforcée grâce à une véritable réforme des institutions. Stimuler la production potentielle en s’attaquant aux faiblesses du marché du travail et en continuant à renforcer l’offre productive faciliterait la correction des déséquilibres budgétaires.