Actuellement en version beta et accessible sur invitation uniquement, elle présente quelques originalités qui méritent amplement de s'y attarder quelques instants, même si les informations disponibles sont encore incomplètes.
Pour commencer, NotreBanque n'est pas uniquement destinée à gérer des transferts d'argent simples entre particuliers. Elle propose aussi des services complémentaires tels que l'organisation de collectes pour un événement ou un projet ou encore les appels à prêts (informels) pour faire face à un problème de trésorerie passager, qui ne manqueront pas de rappeler le modèle de la startup française Leetchi ou celui de BBVA Friends & Family en Espagne.
Ces fonctions s'appuient sur une composante communautaire, qui appelle chaque utilisateur à rassembler ses amis et sa famille sur la plate-forme, esquissant ainsi un embryon de réseau social. Dans ce domaine, NotreBanque a également ses incontournables compte Twitter et profil Facebook, ce dernier étant apparemment conçu comme un espace d'échanges (de type "forum de discussion") sur le thème de l'argent.
D'autre part, les conditions financières d'utilisation de NotreBanque adoptent une approche créative puisque le coût des opérations réalisées est dégressif en fonction du "score" de l'utilisateur. Ce score est basé pour moitié sur les informations d'identification fournies (depuis les simples données de l'inscription jusqu'aux copies de justificatifs d'identité et de domicile, en passant par le RIB, validé, d'un compte bancaire, un numéro de téléphone mobile vérifié...) puis évolue au fur et à mesure de l'utilisation, selon les caractéristiques de la communauté du client et son comportement (par exemple le respect de ses engagements de remboursement des avances demandées).
Pour les utilisateurs les mieux notés, les prix des services seront particulièrement compétitifs, avec jusqu'à 3 transferts simples gratuits par mois, une commission de 0,1% + 0,15 EUR au-delà et des frais de 1% + 0,15 EUR pour les autres opérations (collectes et avances). Par ailleurs, les plafonds de mouvements autorisés sont d'autant plus importants que le score est plus élevé.
Du point de vue du fonctionnement, NotreBanque n'est pas un "porte-monnaie" virtuel : le compte créé lors de l'inscription n'est qu'une interface d'accès simple au compte bancaire réel (ou, à terme, à une carte bancaire) qui lui est adossé. L'objectif n'est que de faciliter les envois d'argent, par rapport aux chèques ou aux virements, en permettant d'identifier le destinataire par son adresse mail. Les transferts effectifs sont réalisés directement par virement SEPA.
En l'état, NotreBanque est prometteuse malgré l'absence (temporaire ?) de quelques éléments que j'estime indispensables de nos jours. Il n'est par exemple pas question d'application mobile et la composante communautaire de la plate-forme pourrait naturellement profiter d'une intégration avec les réseaux sociaux publics (qui semble cependant prévue, au moins avec Facebook).
Mais le manifeste de NotreBanque laisse entrevoir des ambitions plus larges de la part de la BRED. Elle y déclare ainsi son engagement à se focaliser sur l'utilité des services proposés plus que sur sa profitabilité, promesse assortie d'une certaine garantie, avec la mise en place d'un conseil d'administration, composé de représentants des actionnaires, des salariés et des utilisateurs, et d'un conseil d'éthique, composé de personnalités indépendantes, pour veiller au maintien dans le temps de ses valeurs. Avec un nom qui ouvre le champ au-delà des paiements P2P, la BRED serait-elle en train de concevoir une banque totalement nouvelle ?
Merci à Nicolas (blog) pour le pointeur !