MUVIM; musée de l’illustration et de la modernité

Publié le 08 septembre 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

C’est une attraction superbe et bizarre. Qui a eu l’idée d’une exposition interactive « Disneyesque » sur l’émergence du rationalisme au XVIIIe siècle en Europe ? Je ne peux soupçonner qu’un gouvernement socialiste et athée pour inventer une chose pareille. (C’est assez ostensiblement anticlérical.)

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Le nom actuel de ce lieu est le Musée de l’Illustration et de la Modernité (Museo de Illustracion y Modernidad (MUVIM)) en Espagne. C’est un édifice moderne remarquable au cœur de la ville de Valence, dessiné par l’architecte sévillan Guillermo Vázquez Consuegra. Le musée de l’âge des Lumières n’est qu’une traduction possible. Lumières veut dire à la fois « Les lumières » et illustration, et en fait, l’édifice est un musée de l’illustration et des arts graphiques aussi bien que des Lumières.

La visite autoguidée Disneyesque au travers d’écrans électroniques sur les Lumières européennes est hébergée à l’étage supérieur d’un bâtiment ressemblant à une forteresse. Vous n’avez qu’à y aller. Il est conseillé de réserver. (Voir les informations de contact à la fin.) On dirait qu’il a été dessiné en prévoyant une grande affluence. La plupart des pièces sont immenses et très peu chargées. Mais quand nous avons participé à notre visite en anglais – elle est répétée plusieurs fois dans trois autres langues : espagnol, valencien, français – nous n’étions que trois.

Nous avons été accueillis par un guide silencieux en habit de moine qui nous escorta au travers des premières salles qui couvrent la période antérieure à l’Âge des Lumières. Aucun des guides humains que nous avons rencontrés n’a parlé. Les sons venaient des haut-parleurs cachés dans chaque pièce.

Le musée inclut une grande quantité de reproductions grand-formats des portraits des figures connues de l’Histoire. Il y a des projections, des rampes qui paraissent monter et descendre arbitrairement. Un point fort est un scriptorium robotisé où les moines médiévaux discutent de leurs doutes sur ce qu’ils font alors qu’ils se penchent sur leur travail de copie. Il y a un « parcours » au travers d’une machinerie qui illustre la notion de l’Univers qu’avaient les Lumières à l’aide d’un mécanisme d’horloge, et une pièce censée représenter un salon du XVIIIe siècle avec des reproductions des peintures célèbres de la période sur les murs, où ils nous ont assis et un autre moine silencieux nous a servi des chocolats, une femme drapée d’un habit du XVIIIe siècle.

Et ainsi de suite, cela continu, en terminant avec le scientisme du XXe siècle, héritage moderne du siècle des Lumières. La bande sonore est un texte magistralement traduit à l’anglais accompagné d’une musique de la période en fond sonore – en fait, elle était trop souvent au premier plan, rendant difficile l’écoute de la narration. Les idées exprimées et les figures historiques examinées semblent toutes familières pour ceux qui auraient lu l’Histoire d’Europe ou qui se rappelleraient de leurs livres d’école ou de l’université. Je ne suis pas sûr que l’un d’entre nous ait appris quelque chose de nouveau.

Ce qui est fascinant à propos de cette attraction, je dirais, c’est ce qu’elle raconte sur la société et la culture qui la conçoit et la rend possible – à un coût considérable. En ce sens, vous avez l’impression d’être exposé à une propagande. On se demande si le gouvernement a considéré cela nécessaire au regard de l’influence toujours lourde de l’église sur la société. D’un autre côté, c’est une société qui a connu quelques périodes d’anticléricalisme parfois violentes. C’est peut-être simplement l’expression de l’évolution de la culture.

Pour plus de détails :

c/ Guillen de Castro, 8

Tlf: 963 88 37 30

www.xarxamuseus.com/muvim/