L'histoire: Ray Ferrier est un père divorcé,looser de première. Ce week end,ses enfants viennent. Le soir même, un orage violent a lieu. Le lendemain, Ray va en ville quand il voit, comme beaucoup d'autres, un cratère. Tout à coup, quelque chose sort de ce dernier: une sorte de tripode, qui extermine les premiers venus. Ray décide de fuir avec ses enfants...
La critique d'Alice In Oliver:
Avant toute chose, il est important de reprendre la filmographie de Steven Spielberg. Indéniablement, le réalisateur américain est passionné par les OFNI et les soucoupes volantes. Clairement, Steven Spielberg est persuadé qu'il existe quelque part une autre forme de vie dans l'univers.
Toutefois, le cinéaste n'a plus du tout la même vision. En 1977, avec Rencontres du Troisième Type, Steven Spielberg nous présentait des extraterrestres pacifistes.
En 1982, il renouvelait l'affaire mais de façon un peu différente, avec E.T. L'Extraterrestre, le but étant surtout de souligner la cruauté de la race humaine, via quelques expériences sur l'envahisseur gentillet de service.
Mais depuis 1982, le monde a profondément changé. Le ciel également. Nul doute que l'attentat du 11 septembre 2001 a marqué l'ami Spielby, qui voit désormais notre ciel comme une entité menaçante, la destruction et l'annihilation de notre planète pouvant intervenir à n'importe quel moment.
Tel est l'état des lieux brossé par Steven Spielberg, avec la Guerre des Mondes, qui est une adaptation assez personnelle du roman d'H.G. Welles, mais aussi un remake de la version de 1953.
En vérité, les deux films sont assez peu comparables. Là où la version de 1953 ressemblait à une allégorie de la Guerre Froide, le film de Spielberg apparaît comme une oeuvre post-11 septembre.
Avec ce remake, Steven Spielberg propose un film de science fiction apocalytique, pessimiste, mélancolique, sombre et très personnel.
Contrairement à E.T., les extraterrestres de la Guerre des Mondes ne sont pas des êtres amicaux et pacifiques.
Clairement, les envahisseurs viennent sur notre planète pour anéantir l'humanité.
Ray Ferrier (Tom Cruise), un citoyen américain, subit cet événement de plein fouet et décide de prendre la fuite, afin de protéger son fils et sa fille.
A partir d'un scénario assez classique, Steven Spielberg décrit le combat d'un père totalement impuissant face à une situation qu'il ne maîtrise jamais.
Tom Cruise ne sera pas le sauveur de la planète. Pire encore, son fils partira en guerre contre les Martiens.
La situation prend une tournure de plus en plus tragique. L'armée est totalement impuissante face à l'armada technologique des télépodes, extrêmement puissant, et décimant tout sur leur passage.
Puisant son inspiration dans les sources mêmes du roman, Steven Spielberg reprend la fin originale du roman (que je ne dévoilerai pas dans ses lignes).
Finalement, les extraterrestres seront bel et bien annihilés, mais pas par la main de l'homme...
Pourtant, ce n'est pas vraiment cette fin surprenante et intelligente qui déçoit dans ce blockbuster parfois de qualité, mais plutôt certaines maladresses de style. Au hasard, nous citerons deux exemples.
Premièrement, Steven Spielberg passe totalement à côté de son sujet dans les toutes dernières secondes du film, nous affligeant d'un fin niaise, rose bonbon et donc, en total décalage avec la tonalité ultra sombre du film.
A priori, Spielberg n'a pas voulu tenir son propos pessimiste jusqu'à son ultime seconde. C'est vraiment dommage, car en une seule petite minute, il gâche presque la totalité de son blockbuster...
Dernier exemple: certaines séquences ne sont guère pertinentes et ne viennent pas servir le propos du réalisateur. Par exemple, à quoi sert toute la séquence se déroulant dans la maison d'Harlan Ogilvy (Tim Robbins) ?
Pire encore, la scène se termine dans la confusion générale et dans une baston (que l'on ne verra pas !) entre Harlan et Ray Ferrier.
Encore une fois dommage, car sans toutes ses maladresses, La Guerre des Mondes aurait pu s'afficher parmi les meilleures références du genre.
En l'état, ce remake reste un blockbuster très moyen, parvenant rarement à tenir les promesses annoncées.
Note: 10.5/20