Le Ministre de l’Agriculture, aussi en charge du projet présidentiel pour 2012, envisage explicitement de diminuer les indemnisations chômage. L’UMP dessine ainsi les contours de la France d’après 2012 : une France encore plus injuste où la rigueur frappera toujours plus les plus faibles. Affirmer que la France n’a pas les moyens de « garder un dispositif d’indemnisation chômage parmi les plus généreux au monde » est à la fois faux et indécent.
Faux, car en Europe les pays nordiques et l’Allemagne indemnisent souvent mieux le chômage que la France. Et c’est d’ailleurs grâce à cette bonne indemnisation, assortie des dispositifs efficaces pour aider les chômeurs à retrouver un emploi, que ces pays parviennent mieux que nous à lutter contre le chômage, notamment de longue durée. Quand on est au chômage, il faut pouvoir chercher un nouvel emploi dans de bonnes conditions, ce qui exige une indemnisation solide !
Indécent, car comment peut-on laisser entendre que les chômeurs seraient des privilégiés ? Ce ne sont pas les chômeurs qui coûtent cher mais bien quatre années de Sarkozysme et 10 ans de droite qui ont creusé les déficits avec des cadeaux fiscaux aux plus riches et plombé l’économie avec des mesures absurdes, comme la défiscalisation des heures supplémentaires.
En stigmatisant les chômeurs, la droite tente de dissimuler son bilan catastrophique sur le front de l’emploi, notamment de longue durée. A cause de sa politique, le nombre de chômeurs cherchant un emploi depuis plus de trois ans a augmenté de plus de 19% en un an et sont près de 384.000.
Plutôt que d’attaquer l’indemnisation des chômeurs, la droite ferait mieux de donner enfin les moyens à Pôle emploi de fonctionner correctement pour apporter l’aide nécessaire au retour à l’emploi. La droite ferait mieux de soutenir la croissance et de lutter contre le chômage plutôt que d’imposer une austérité qui va encore aggraver le chômage.
En remettant en cause notre système d’indemnisation du chômage, l’UMP revient, en outre, sur le fruit d’une longue négociation entre les partenaires sociaux, au sein de l’UNEDIC, qui a pourtant abouti à un compromis social équilibré autour du principe « un jour cotisé, un jour indemnisé ».