Le manque chronique de policiers a conduit à abandonner certains quartiers et leurs habitants aux dealers et à la violence quotidienne. Il aura fallu l’intervention tonitruante du maire de Sevran en juin dernier pour que le Ministre de l’intérieur tente de parer au plus pressé en annonçant l’arrivée d’effectifs de police supplémentaires.
Le Ministre de l’Intérieur semble avoir enfin compris que la sécurité passe par la présence de policiers sur le terrain. Mais cela ne fera pas oublier que la situation à Sevran est le résultat de 10 ans d’une politique de coups de menton, qui préfère le spectaculaire à l’action réfléchie.
En un an, la présence de dealers dans les halls d’immeubles à Sevran n’a pas bougé ou presque ; sur les 308 étudiés dans le parc social de la ville, 25 halls étaient occupés par les dealers en juin 2011, 20 le sont toujours aujourd’hui.
La présence de CRS dans les halls d’immeubles est une réponse de court-terme, forcément provisoire. Elle assèche ponctuellement les trafics à un endroit tout en les déplaçant vers d’autres quartiers et communes du département. Qu’adviendra t-il une fois les CRS repartis ?
A Sevran comme à Marseille le Gouvernement se contente de contenir les désordres sans vouloir rétablir l’ordre. En 2012, le Parti socialiste installera dans des zones de sécurité prioritaires une police nombreuse, pérenne, exerçant sa pleine compétence, de l’investigation jusqu’à l’interpellation.