Adaptation du roman "Les Echelles du Levant" de l'académicien Amin Maalouf, "Ossyane" est une saga familiale sur fond d'histoire, narrant plus particulièrement le parcours heroïque d'un homme qui toute sa vie durant tentera de combattre la haine de l'autre, le racisme. Mais, le poids des atrocités du génocide arménien d'abord, puis celui de la seconde guerre mondiale, ou encore du conflit israélo-palestinien finiront par avoir raison de sa force de résistance (mentale et physique) et le conduiront en hôpital psychiatrique.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le propos est riche, dense, fort. L'histoire est belle. Les sujets abordés nombreux. Famille, amour, tolérance, courage, racisme, folie, espoir... Autant de thèmes qui s'entremêlent habilement afin de constituer une réflexion profonde sur l'existence.
Grégoire Cuvier signe l'adaptation, vive et fluide, intelligemment elliptique. Formidable partition pour sept comédiens devant multiplier les rôles tout au long du spectacle. Il est est également responsable d'une mise en scène à la fois simple, sans poudre aux yeux, formidablement imaginative et d'une très grande force poétique.
Portée par Olivier Cherki (Ossyane) qui en l'espace d'une heure quarante passe par tous les états et traverse les ans avec maestria, la distribution comporte de talentueuses personnalités polymorphes qui mouillent la chemise sans économie et savent se fondre dans une histoire sans tirer la couverture.
Le travail présenté se révèle d'une qualité relativement rare. Poignant, pertinent, percutant, et accessible au plus grand nombre.
Du théâtre comme on l'aime, jusqu'au 16 octobre au Théâtre 13.
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Photos : Christophe Henry