L'histoire:Eté 1954. Une météroite s'écrase en Californie. Le shérif du coin appelle un scientifique, le docteur Forrester, pour connaître son avis. Un oeil sort du cratère et désintègre 3 agents autour. L'invasion extraterrestre peut commencer...
la critique d'Alice In Oliver:
La Guerre des Mondes, réalisé par Byron Haskin en 1953, est l'adaptation d'un roman d'H.G Wells, décrivant l'arrivée de Martiens sur la Terre, et décimant tout sur leur passage. Certes, le film de Byron Baskin reprend les grandes lignes de l'oeuvre originale, mais s'inspire aussi d'un canular d'Orson Welles à la radio, qui fit croire à l'invasion d'extraterrestres sur le territoire américain.
Malheureusement, la blague créera un état de panique générale.
En même temps, ce canular traduit assez bien la tension qui existait avant la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi bien des années après.
Pour cela, il faut resituer la Guerre des Mondes dans son contexte. Le film est réalisé au début des années 50, dans un contexte de Guerre Froide entre l'U.R.S.S. (le communisme) et les Etats-Unis (le capitalisme), le tout dans une ambiance de menace nucléaire et d'espionnage.
Evidemment, un tel climat de paranoïa va inspirer le cinéma de science fiction. Tout le monde croit alors voir des soucoupes volantes, le mystère étant également entretenu par l'existence de la zone 51, zone dans laquelle l'armée américaine effectuerait (c'est à mettre au conditionnel) des expériences sur des extraterrestres dans le plus grand secret. Pour s'en convaincre, il suffit de prendre l'affaire Roswell.
Cette peur de l'autre se cristallisera en peurs profondes et archaïques, se symbolisant par l'arrivée d'extraterrestres hostiles.
La Guerre des Mondes est une allégorie de toutes ces peurs. En vérité, le scénario est assez classique mais d'une redoutable efficacité.
Un astéroïde se crashe dans une petite communauté des Etas-Unis et attire la curiosité de la foule. Mais cet astéroïde cache une soucoupe volante, et plus précisément, un télépode extraterrestre particulièrement destructeur.
Bientôt, c'est la Terre toute entière qui est envahie par l'arrivée d'appareils venus de la planète Mars.
L'armée américaine se révèle impuissante et le film établit un rapide état des lieux à l'échelle planètaire. En résumé, aucun pays n'est en mesure de lutter contre les envahisseurs en présence. Même la bombe atomique se révèle impuissante.
Les Martiens semblent protégés par un bouclier protecteur et indestructible. Pourtant, alors que l'humanité semble courir à sa perte, les extraterrestres finissent par périr, décimés par une entité invisible, création mystérieuse de la main de Dieu, et renvoyant à l'infiniment petit.
Je n'en dirai pas plus sur la suite de l'histoire...
Mais Byron Baskin établit une réflexion intéressante sur la nature humaine, et plus largement, sur les mystères de notre cosmos.
Reste un film assez manichéen et propagandiste, les extraterrestres représentant ici la menace communiste. Toutefois, Byron Baskin signe un film de science fiction soigné en forme d'Apocalypse, son oeuvre ayant une vraie connation mystique et philosophique. En résulte un véritable classique de la science fiction, qui n'a pas trop souffert du poids des années.
Note: 16/20