En cherchant les spécificités des protéines présentes dans le sérum des mères de bébés prématurés, ces chercheurs américains ont identifié 3 nouveaux peptides moins abondants chez ces mères d'enfants prématurés. Ces trois peptides proviennent d'une même protéine. Combinés avec 6 autres marqueurs de la prématurité, ils permettent de développer un test sensible à 86,5% et spécifique à 80,6% à 28 semaines de grossesse. Ces chercheurs américains sont donc proches d'avoir mis au point un test de détection de la prématurité, (mais pas de la grande prématurité). Une avancée néanmoins importante, présentée dans l'édition du de l'American Journal of Obstetrics and Gynaecology.
Ces résultats signifient que ce test expérimental, si utilisé sur une population de femmes dont la moitié mettrait au monde un bébé prématuré, 80% de ces mères seraient identifiées (sensibilité). Sur les 50% de mères qui mettraient au monde à terme, environ 2 mères sur 10 seraient identifiées comme à future naissance prématurée donc comme des faux-positifs (spécificité).
L'objectif était d'identifier des protéines du sérum, spécifiques aux femmes enceintes asymptomatiques présentant un risque d'accouchement prématuré spontané. Les chercheurs définissent la prématurité spontanée comme la naissance prématurée avant 35 semaines de grossesse, comme le résultat d'un début spontané du travail ou d'une rupture spontanée des membranes. C'est aussi une cause majeure de décès chez les bébés et de maladies dans la période précédant et suivant la naissance.
Plusieurs marqueurs de naissance prématurée ont déjà été évalués par ce groupe de recherche et comprennent 3 protéines présentes dans le sérum (l'hormone de libération de la corticotropine, l'alpha-fœtoprotéine, les phosphatases alcalines) et 2 marqueurs des sécrétions cervicales (la fibronectine foetale et la ferritine). Mais ces marqueurs actuels d'accouchement prématuré spontané ne sont pas suffisamment sensibles ou spécifiques pour être utilisés en pratique clinique.
Il fallait donc identifier des marqueurs supplémentaires présents dans le sérum de la mère qui pourraient également être utilisé pour prédire l'accouchement prématuré. Les chercheurs ont effectué une analyse des données de l'étude de cohorte (the National Institute of Health and Human Development Maternal-Fetal Medicine Units Preterm Prediction Study), sur les facteurs de risque d'accouchement prématuré spontané. Lors de cette étude, des données et des spécimens biologiques avaient été recueillis lors de 4 examens médicaux subis par les participantes.
Les 3 peptides identifiés se sont avérés moins abondants chez les mères avec accouchement prématuré lors de 2 des examens. Un seul de ces peptides apportait une sensibilité de 65% et une spécificité de 82,5% (0R : 8,8 IC : 95% de 3,1 à 24,8) à 28 semaines. Les chercheurs ont également examiné la relation entre les niveaux de chacun des peptides et le stade de la grossesse. Ils constatent que plus la grossesse est avancée, plus le niveau de chacun des peptides est élevé.
Ces 3 marqueurs sériques de la naissance prématurée spontané combinés à d'autres marqueurs sont prometteurs d'un test de détection « précoce » de l'accouchement prématuré.
Source:American journal of obstetrics and gynecology, Volume 204, Issue 5 , Pages 391.e1-391.e8, May 2011identification of serum peptides predicting subsequent spontaneous preterm birth. (Visuels NHS)
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