Comment parvenir à se faire éditer ?

Par Goliath @Cayla_Jerome

Vaste sujet trop souvent débattu, dont je ne vais pas relancer le débat par une énième fois controverse…

Actuellement (j’en suis très fier), quatre de mes « poulains », aspirants au métier d’écrivain, ont signé un contrat à compte d’éditeur récemment. Il est primordial de comprendre qu’ils ont travaillé encore et encore, toujours plus leur texte ; mais qu’ils ont accepté de revoir de fond en comble ce dernier avec l’aide d’un professionnel, parfois plusieurs fois. Ce peut être un directeur de collection (souvent), un autre auteur mieux expérimenté qu’eux, un conseiller littéraire, rarement un enseignant car trop respectueux d’un code rigide, peu enclin à l’ouverture vers un style particulier (j’entends d’ici les hurlements de protestation !)… Ecrire, c’est aussi l’art du compromis, le domaine de la métaphore et de la poésie…

S’il est facile d’écrire, il est ardu d’être lisible : donc lu et publiable !

La difficulté majeure réside, outre l’orthographe, dans la concordance des temps, la syntaxe, la ponctuation. Il faut aussi que les paragraphes s’enchaînent facilement, tenir le lecteur en haleine suffisamment pour qu’il ne referme pas le livre : bref avoir une véritable façon de « conter » son aventure. Etre écrivain, c’est la même démarche que celle du conteur, mais par écrit. Pas si simple en vérité ! A l’oral, l’auditeur passera sur les imperfections de langage mieux qu’à l’écrit...

L’histoire racontée importe peu, ce sera la façon de dire les choses qui feront la différence !

Comme chroniqueur de livres, lecteur dans l’édition, j’en vois passer beaucoup. Il m’intéresse particulièrement de lire un roman qui m’immerge dans un univers m’étant étranger ; voire me rebutant comme le polar, le Thriller ou la Science Fiction… Je veux dire par là, que si la manière d’aborder le sujet est bonne en me faisant plonger dedans, le but sera atteint. Un chroniqueur fonctionne un peu comme un lecteur, sauf qu’il doit donner envie de lire en plus ; un lecteur doit être pris dans un texte pour le défendre bien...

Trop souvent, les auteurs ne comprennent pas que le lecteur n’est pas dans sa logique, ne peut s’en imprégner que si l’on est clair, respectant une logique progressive d’une introduction vers une conclusion, avec un développement et des rebondissements. Un peu scolaire me diriez-vous ? Et bien oui ! Nos professeurs avaient des raisons d’exiger ce type de raisonnement  pour l’écrit. L’écriture à des codes dont on ne s’affranchit pas facilement : n’est pas Céline qui veut !

D’autre part, le langage est une notion qui ne s’invente pas, seul le style singularise un auteur en le distinguant. Si vous n’êtes pas un curieux de tout, lecteur assidu dans la variété des ouvrages existants, un maniaque des encyclopédies et dictionnaires : mieux vaut être né du bon côté de la société, là où l’on parle un français littéraire comme d’autre s’en vont pisser…

Un point encore qui me chagrine en lisant des manuscrits, contrairement aux enseignements actuels, est la pauvreté du langage : révisez vos temps de conjugaison et les synonymes ! Il existe, et c’est heureux, plus que six temps en français ! N’hésitez pas avec le subjonctif, le conditionnel, le passé simple. Evitez les « et » en les remplaçants (sauf si cela est impossible) par une virgule. N’abusez pas des « qui » ou« que » en leur préférant un participe présent… Dans une phrase, ne conjuguez pas trop de verbes, ce qui aurait pour conséquence d’alourdir la lecture. Lisez-vous à haute voix, vous comprendrez mieux l’utilisation des signes de ponctuation.