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Le miel contenant des traces de pollen issu de maïs génétiquement modifié, même en quantité infime, devra désormais être soumis à autorisation préalable avant d'être commercialisé, a jugé mardi la Cour européenne de justice (CEJ).
"Du miel et des compléments alimentaires contenant du pollen issu d'un OGM sont des denrées alimentaires produites à partir d'OGM qui ne peuvent être commercialisées sans autorisation préalable", affirme la Cour dans son arrêt.
Jusqu'à présent, une loi impose l'étiquetage "avec OGM" lorsque le produit contient 0,9% ou plus d'OGM. Ainsi, selon le texte en vigueur, l'étiquetage "avec OGM" n'est pas une obligation quand la présence d'OGM est "fortuite" ou "techniquement inévitable", par pollinisation par exemple.
Mais ce nouveau jugement de la CEJ remet en question cette dernière : peu importe si le pollen issu de maïs génétiquement modifié s'est retrouvé dans le miel de manière intentionnelle ou fortuite. " Quelle que soit la proportion de matériel génétiquement modifié contenue dans la produit en cause ", il y a désormais une obligation d'autorisation, a précisé le tribunal.
L'arrêt de la Cour est une bonne nouvelle pour le consommateur. Il a été largement salué par les organisations de défense de l'environnement ainsi les députés Verts européens. Selon Mute Schimpf, une responsable de l'ONG les Amis de la Terre, "l'arrêt de la Cour confirme que les lois européennes sur les OGM doivent être révisées".
Ce verdict devrait donner de nouveaux arguments à ceux qui contestent la culture, la commercialisation de produits contenant des traces et la coexistence des cultures d'organismes génétiquement modifiés. Car les apiculteurs et agriculteurs jouxtant les parcelles de cultures génétiquement morifiées sont souvent les premières victimes de cette coexistence et ils en paient un lourd tribu. "La coexistence est une escroquerie et que la culture des OGM empêche le choix pour des produits sans OGM. Autoriser la culture des OGM conduit nécessairement à la contamination des autres cultures et des produits alimentaires, comme le miel", a ainsi déclaré José Bové.
Espérons maintenant que la CEJ rendra un verdict similaire pour d'autres produits, mais surtout, qu'elle reconnaîtra une bonne fois pour toute, les multiples dommages causés par ces cultures.
Alicia Muñoz