Magazine Culture
Jean-Philippe Blondel, c'est une découverte assez récente pour moi. Ce fut aussi une véritable belle rencontre. Cette façon de faire monter l'angoisse, d'exploiter un quotidien pas si simple, bref, cette écriture m'avait charmée. Mais je n'ai pas pour autant poursuivi la lecture de toute son oeuvre, honte sur moi.Quand Libfly m'a fait parvenir ce livre, j'ai sauté de joie. Je savais que cette écriture me plairait, que l'ambiance serait à la hauteur de mes attentes, que ce livre serait de toute façon bouleversant. Et il le fut. Différemment des précédents.J'ai du mal à savoir ce qui est du narrateur et ce qui est de l'auteur, à quel point ce roman est autobiographique, s'il ne l'est pas, il fait tout pour sembler l'être. Le narrateur doit se faire opérer des dents de sagesse quand son meilleur ami et son ex entrent dans la chambre d'hôpital. Son père est mort. Quelques années après que sa femme et son fils aîné aient été tués dans un accident de voiture. Le narrateur est désormais seul au monde. La période de l'enterrement et des premiers jours de l'orphelin passe comme dans un brouillard : les insultes au père mort, la vente des biens, la famille et ses mots atroces. Puis une décision est prise. Le trio va partir, fuir ce malheur pour des rivages plus joyeux ou en tous cas différents, les States.Inspiré par une chanson de Lloyd Cole, Rich, qui évoque Morro Bay, le narrateur n'a plus qu'un seul désir : voir cette plage. Le voyage, les rencontres, les choix, ... Ce départ est une remise en question, une remise en route après ces traumatismes. Un questionnement de la vie, des relations humaines surtout. Ce qui est remarquable encore une fois, c'est la puissance des émotions qui se dégagent de ce livre. Bien entendu, la situation est extrême qu'il s'agisse de l'atmosphère de mort comme de l'histoire d'amour (décidément, les triangles amoureux, c'est une constante chez lui). Mais le style est plutôt sobre, posé...