Convoitée par Jupiter, la nymphe Diane préféra se tuer plutôt que de perdre sa vertu. Pour commémorer son geste, un arbre naquit : Casa Nea qui devint notre châtaigner. La châtaigne fut durant des siècles le principal aliment dans certaines régions, à tel point que l’on nommait le châtaigner l’arbre à pain car il remplaçait le blé. Le déclin de la châtaigne est survenu brutalement au début du XX° siècle avec l’augmentation des récoltes de céréales due aux progrès techniques.
Charlemagne avait toujours sur sa table des châtaignes qu’il mangeait rôties en buvant du vin chaud.
Le marron et la châtaigne proviennent du même arbre : le châtaigner. Le premier est un fruit entier non cloisonné dans l’écorce. La deuxième est d’une taille variable, souvent aplatie d’un côté ; on peut en trouver plusieurs dans une même écorce. Le terme de marron, récemment apparu pour désigner certaines variétés de châtaignes, n’a rien à voir avec le marron d’Inde, non comestible. Il n’existe pas une châtaigne mais des châtaignes. Toutes, aux premiers frimas de l’hiver, nous livrent leurs richesse gustatives.
Au pays du marron, ne dit-on pas que le châtaigner est cabochard, et qu’aux changements de temps il peut tout aussi bien s’arrêter de produire un mois avant la récolte! Cet arbre rustique ne donne des fruits qu’en huitième année, et, pour donner de beaux fruits, il doit être chouchouté et bien taillé, car contrairement à son apparence, la châtaigne est un fruit fragile qui demande beaucoup de soins, et cela même au moment de la récolte. De septembre à janvier,(selon les variétés), elle tombe toute seule de l’arbre. Hors de sa bogue, elle est très vite contaminée par des champignons, il faut donc agir rapidement et comme le relief difficile des terres ne permet pas aux machines d’accéder aux châtaigneraies, le ramassage se fait à la main et nécessite alors l’emploi de main-d’œuvre importante.
Avant d’être commercialisées, les châtaignes doivent être soigneusement triées, trempées et essuyées. Le trempage permet d’éliminer les fruits défectueux (ceux-ci plus légers flottent à la surface de l’eau) et d’améliorer la tenue et la qualité du fruit.
Fruit tonique, on reconnait à la châtaigne de solides qualités énergétiques. Elle contient 50% d’eau et 100g de châtaignes apportent 191 calories. C’est le tonique du système nerveux et elle est recommandée en prévention des varices et hémorroïdes. facile à digérer, la châtaigne contribue aussi à l’équilibre nerveux avec son phosphore et ses vitamines B.
Une belle assiette de dessert : deux quenelles de glace aux marrons, un parfait glacé et quelques marrons glacés avec pour décoration une feuille de marronnier et accompagnée d’un légère sauce au chocolat.
Texte et photos : Monique Johanna Van Meel. Thuriès magazine