Ce n’est pas parce qu’on fait ses adieux à la scène qu’il soit temps d’écrire une nécro. Eddy Mitchell, Claude Moine pour l’état civil, né en 1942, a fait ses derniers adieux à la scène et bouclé sa dernière tournée avant-hier. Chapeau l’artiste ! Lucide, Eddy ne souhaite pas « avoir fait la tournée de trop ». A 70 ans en 2012, il continuera sans doute à enregistrer des disques, et surtout à faire du cinéma…son cinéma.
Et moi je l’avoue : depuis mes 16 ans, je suis une fan inconditionnelle. Mon côté «midinette » sans aucun doute. J’avais acheté tous les 45 tours des « Chaussettes noires », que je trouvais bien meilleurs que les « Chats sauvages » …Qui se souvient de Dick Rivers aujourd’hui ? J’aimais danser, le twist, le rock… Ensuite, j’ai apprécié la voix de crooner le Monsieur Eddy, ne manquais pas une soirée de « La dernière séance », puis j’ai adoré ses rôles au cinéma. Bien mieux que d’autres – à part Charles Aznavour, sans aucun doute – il a réussi à passer de derrière le micro à devant la caméra...Ahhh, son rôle dans "Le bonheur est dans le pré" d'Etienne Chatilliez (près de 5 milllions d'entrées, tout de même !).
Son amour du cinéma américain, la qualité des textes qu'il écrit lui-même, son aisance apparente et sa décontraction – tout à fait dignes de son idole Eddy Constantine – lui font dépasser toutes les catégories, jusqu’à produire et à jouer avec talent dans une excellente série en costumes « Au siècle de Maupassant », avec son complice de toujours, Gérard Jourd’hui ….
Un artiste complet, sympathique, raisonnable, un bon géant né à Belleville, qui a judicieusement géré sa carrière, fait très peu parler de lui en dehors de son métier. Tout le contraire de certains autres. Un modèle du genre. J’attends donc avec impatience la sortie de son prochain film.