En 1951, il fréquente dès l’âge de 21 ans un des pionnier du bebop, le percussionniste Max Roach. Il participe, en 1954, aux Jazz Messenger, formation d'un certain Horace Silver. Au termer de cette expérience, Hank façonne le technique nécessaire qui lui permettra de trouver son véritable style musical. Il s’investit pleinement dans le hard-bop. Sa musique est bien évidemment mâtinée d’influences venant du rhythme and blues et du blues. Alors, sur Workout, on trouve l’immense guitarise Grant Green et l’implacable Philly Joe Jones aux percussions. Les deux autres musiciens, Wynton Kelly au piano et Paul Chambers à la basse, avaient déjà collaboré avec lui sur son précédent - et non moins intéressant - album Soul Station.
Enregistré en 1960, Workout n’est pas une simple promenade de santé. L’album est le résultat d’un entraînement forcené de sportifs de haut niveau. On le sent, les cinq compères n’en sont pas à leur premier essai. D’emblée sur le morceau éponyme, les caisses de Philly imposent un rythme effréné qui ne faiblit jamais. La piste damée, il semble facile de réaliser le parcours. Le quintet fonctionne à merveille. La guitare de Green électrifie l’air et échauffe les esprits. Sur le désinvolte "Uh Huh", on expérimente le « round sound » ce son velouté de Mobley ; le thème est repris à merveille par chacun des musiciens. Ils dévoilent tour à tour l’étendue de leur brio. La communion des saints. La messe dite, les trois derniers morceaux sont des invitations à prolonger la fête : le mouvement se doit donc d’être suivi.
La même année, Hank enregistre Another Workout - publié en 1986. On raconte qu’il encore meilleur que le Workout, mais c’est une autre histoire… Zut, on dirait qu’il y en a encore pas mal à raconter.
En Bref : hard-bop coulant, décontracté et toujours animé, Workout est travaillé avec le plus grand soin.