Il y a chez toi une « mécanique interne » du langage italien. Tu nous parles avec cet accent que retranscrit si bien le livre de Cavanna. Et puis il y a des mots, des expressions qui reviennent dans le texte et que j’entends encore du fond de ma mémoire. « Porca madona ! »... Tu fulmines parce que tu viens de renverser un verre sur la nappe, parce que tu n’arrives pas à remonter la chaine sur le dérailleur, parce que tu as fait tomber un bibelot...
L’horloge se dérègle, l’horloge s’affole. Tu n’es pas agressif mais tu lances cette ritournelle des jurons qui va dans tous les sens, « porco dio », « dio bestia », « porca madona » ! C’est presque une comptine ! Nous ne comprenons pas, mais ça nous fait bien rire mon cousin et moi.
Ça finit par s’apaiser et ça t’a fait du bien. Les choses rentrent dans l’ordre. C’est le tic tac interne de l’horloge qui tourne rond, « ecco ! ». Tout va bien, le monde est ordonné, tu relèves la tête, tu nous vois rire, tu ris avec nous.