qui s’engage engagée depuis plusieurs mois déjà, il me
semble ni simpliste ni partial de dire que la seule chance de Sarkozy c’est
d’apparaitre le plus crédible pour faire face avec fermeté et courage aux
crises qui nous menacent et aux réformes qu’elles nous imposent.
D’ailleurs les candidats à la primaire socialiste (euh, désolé Monsieur
Baylet) ne s’y sont pas trompés qui, tous ou presque, tiennent un discours que
l’on pourrait qualifier de raisonnable auquel disons le franchement, le PS ne
nous avait guère habitué (doux euphémisme) !
Le succès de François Hollande doit beaucoup à ce qu’il a, dès son entrée en
campagne et avec constance, toujours affirmé l’importance qu’il y aurait, pour
le futur président de la république, à traiter le problème des déficits. Comme
DSK avant lui, il semble avoir réussi auprès de beaucoup, à apparaitre comme
celui qui a réussi à combiner ce qui dans l’imaginaire populaire passe pour les
qualités de la Droite et celles de la Gauche. En bref, une sorte d’alchimie
idéale entre le social et l’économique, entre la solidarité et la
rigueur.
Même si, par rapport à DSK, il apparait probablement plus de gauche et pas
aussi compétent, il n’en reste pas moins qu’il en a, en grande partie, repris
le fond de commerce et qu'il en est logiquement, en terme de popularité, le
digne successeur.
De ce point de vue, je relève non sans une certaine délectation, que l’on
retrouve dans le discours du candidat Hollande 2012 ainsi d’ailleurs que dans
celui d’autres candidats PS, un certain nombre des thèmes portés par le
candidat Bayrou de ... 2007 (réforme de la fiscalité, lutte contre les
déficits, fin du cumul des mandats, police de proximité etc etc). Rappelons,
par exemple, à ceux qui ont la mémoire courte, l’esprit obtus ou qui n’avaient
pas fait, à l’époque, l’effort de l’écouter, que François Bayrou n’a pas
attendu que la France ait quasiment la tête sous l’eau pour faire de la lutte
contre les déficits un de ses cheval de bataille. Alors que pendant de ce
temps, Ségolène et le PS loin derrière elle, promettait monts et
merveilles pour pas un rond !
Comme quoi tout arrive, et contrairement à ce qu’ont prétendus beaucoup de
malfaisantes mauvaises langues, Bayrou ne s’est pas rapproché du PS, c’est le
PS, ou du moins certains de ses candidats, qui se rapprochent de ses idées
!...mais, bon, ne nous en plaignons pas, même si il a encore beaucoup de chemin
à faire, réjouissons nous que le principal parti d’opposition arrive enfin à
évoluer dans le bon sens !
Mais revenons à notre candidat-président Sarkozy.
Comme le diraient pudiquement nos savants commentateurs de la vie politique,
Nicolas Sarkozy a un déficit … de popularité. En clair, personne ou presque ne
l’aime. Pour de bonnes ou de mauvaises raison, il a lassé et, si on en croit ce
que nous disent de manière assez constante et unanime les sondages, une grosse
majorité de nos concitoyens aimeraient bien tourner la page sarkozienne
!
Devant des candidats PS qui se donnent beaucoup de mal pour convaincre les
français que le temps où ils promettaient de raser gratis est révolu, Nicolas
Sarkozy a obligation, s’il veut garder une petite chance de gagner,
d’apparaitre comme l’homme de la grave situation qui est la notre !
Pour cela, il doit donner des gages de sa fermeté, de sa capacité à imposer
des décisions, des mesures, des réformes nécessairement impopulaires.
Convaincre qu’il est le guide sévère mais juste, qui tel un Hannibal des temps
modernes, saura malgré les intempéries et le terrain difficile, guider la
lourde France sur les sentiers étroits et escarpés qui mènent à la réussite
économique et sociale (c’est beau on dirait du veau) !
Eh bien on peut d’ores et déjà dire que c’est râpé !
On espérait Hannibal
on a eu Louis
XVI !
Sans juger de la justesse ou de la cohérence des décisions annoncées fautes
d’être réellement prises, le Gouvernement, et à travers lui Nicolas Sarkozy,
n’a fait que se dégonfler cédant aux pressions de tous les lobbyistes de France
et de Navarre.
Il n’y a pas si longtemps, l’affaire des radars avait révélé cette
incapacité du gouvernement à imposer ses décisions.
Il avait piteusement cédé aux
injonctions des vendeurs de détecteurs de radars et de députés pétochards. Le
plus drôle à ce sujet, c’est que depuis rien n’a changé, strictement rien, et
que c’est maintenant que tout le monde semble s’apercevoir que cette histoire
de pédagoradars n’est qu’une vaste et couteuse fumisterie pour tenter, en vain,
de sauver la face.
Mais alors, et même si ce n’était pas la première, certains indulgents
étaient encore en droit de penser à une défaillance exceptionnelle, un moment
de faiblesse coupable mais éphémère, une sorte de malheureuse et peu glorieuse
exception qui confirme la règle d’acier avec laquelle Sarkozy et son
gouvernement taperont sur les doigts des populistes et autres récalcitrants
démagos.
Tu parles !
Il n’a pas fallu attendre très longtemps pour voir se reproduire le même
phénomène qui, à force de répétition, laisserait plutôt penser, que sa règle
d’acier, Sarkozy et son gouvernement, s’en servent comme tuteur pour soutenir
leurs maigres convictions.
Il y a à peine 2 semaines, François Fillon, la mine grave et le verbe
solennel, nous annonçait un plan de rigueur. Le premier plan présenté comme tel
et censé apporter la preuve aux marchés, à l’Europe et aux français que Sarkozy
et son gouvernement affrontaient avec courage et fermeté le problème du déficit
budgétaire.
Cette annonce était d’autant plus symbolique qu’elle était sans réel
précédent depuis des décennies, enfin un gouvernement qui ose dire la vérité
aux français et aller au bout (ou presque) de cette vérité !
Eh bien, l’impression a été de courte durée. Il n’a pas fallut attendre
longtemps pour que le gouvernement et à travers lui Sarkozy, cède sur plusieurs
points sous la pression des lobbies.
Ca a commencé par l’abandon en rase campagne de l’augmentation de la TVA sur
les parcs à thème (qui bénéficient du même taux que les produits de première
nécessité !!!) qu’ils imaginent de troquer contre une taxe sur les chambres
d’hôtel à plus de 200 euros (là aussi c’est un taux de 5% qui est appliqué !)
mesure qui, à peine suggérée, est déjà
contestée elle aussi !
Ca c’est poursuivi par une remise en cause de la suppression de tout
abattement sur les plus-values immobilières, hors résidence
principale.
Et tout ça, avant même que le
plan ne passe devant les députés !
Je ne reviendrais pas sur ce plan sans vigueur ni
saveur et manifestement bricolé à la va-vite. Pour autant, si il y avait
bien un moment ou il fallait savoir rester droit dans ses bottes, c’est bien
celui-là !
Ce n’est pas que les mesures contestées soient les plus importantes
financièrement, mais c’est une question de symbole et donc d’image.
De deux choses l’une, soit la mesure est justifiée, cohérente et efficace et
dans ce cas on ne revient pas dessus à la moindre contestation clientéliste.
Soit elle ne l’est pas et dans ce cas….on ne la prend pas !
Se dédire aussi facilement est une preuve soit d’incompétence (Ah ben tiens,
c’est vrai, c’était peut être pas une bonne idée après tout !) soit de
faiblesse. Dans les deux cas, disons tout crument, c’est peu glorieux et
surtout peu rassurant sur la capacité de Nicolas Sarkozy à mener le bateau
France en pleine tempête.
Comme il ne peut compter que sur son image de capitaine solide et compétent
pour espérer faire bonne figure en 2012, avec ce genre d’attitude, il va droit
au naufrage. Et comme les français ne seront probablement pas emballés à l’idée
de couler avec lui, il y a à craindre ou espérer qu’ils le virent du navire dès
que possible.
Plus que le PS, c’est le clientélisme et la précipitation qui auront la peau de Sarkozy !