Equipe du troisième type

L'annonce par Marc Lièvremont de la composition du XV de France pour affronter le Japon a mis fin à un très relatif suspens.

Le sélectionneur avait prévenu qu'il n'y aurait pas d'équipe type, et de notre humble point de vue, il a tenue parole. Lorsqu'on examine la liste des 22 joueurs qui affronteront la valeureuse équipe du Japon, on constate qu'elle prolonge l'habitude prise depuis le premier des deux matchs de préparation.

Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les équipes alignées depuis le 13 août dernier :

Le XV de départ face à l'Irlande le 13/8/2011 : Traille - Clerc, Marty, Mermoz, Palisson - Trinh-Duc, Yachvili - Harinordoquy, Lakafia, Dusautoir (cap.) - Millo-Chluski, Pierre - Ducalcon, Szarzewski, Marconnet Remplaçants : Guirado, Poux, Nallet, Bonnaire, Parra, Skrela, Médard, Barcella (23e homme).

Le XV de France face à l'Irlande le 20/8/2011 : Heymans, Médard, Rougerie, Estebanez, Palisson, (o) Skrela, (m) Parra, Bonnaire, Picamoles, Ouedraogo, Nallet, Papé, Mas, Szarzewski, Poux Remplaçants : Guirado, Barcella, Pierre, Lakafia, Yachvili, Trinh-Duc, Clerc, Ducalcon

Le XV de départ face au Japon : Heymans - Clerc, Rougerie, Estebanez, Médard - (o) Trinh-Duc, (m) Yachvili - Harinordqouy, Lakafia, Dusautoir (cap) - Pierre, Nallet - Mas, Servat, Barcella  Remplaçants : Szarzewski, Poux, Papé, Bonnaire, Parra, Skrela, Marty

Le staff de l'équipe de France a évidemment dû composer avec les blessures d'Alexis Palisson et Maxime Mermoz, dont on peut penser qu'ils auraient eu une chance de figurer dans la liste des débutants face au Japon. Quoique. Ne voyant pas bien quelle logique prévaut en la matière, il est délicat d'avancer une quelconque hypothèse.

Peut-être les sélectionneurs ont-ils voulu répondre à la vivacité attendue des joueurs Japonais par celle de Cédric Heymans ou Maxime Médard. Voire. Car la présence au centre d'une paire Estebanez - Rougerie qui n'est pas franchement connue pour la vitesse de ses appuis pourrait tout aussi bien signifier qu'on compte bien faire souffrir le XV du Japon dans le secteur du milieu de terrain. Gageons, en voyant la composition du pack tricolore, que Marc Lièvremont et ses acolytes tablent sur une savante alchimie entre ces deux attitudes.

Quant à dire qu'il s'agit de la meilleure équipe possible, il y a un pas qu'on se gardera bien de franchir. La présence de Cédric Heymans à l'arrière, de Vincent Clerc et Maxime Médard aux ailes semble assez proche de l'idéal qu'on se fait du trident offensif 11-15-14, même si un repositionnement de Maxime Médard à l'arrière ne serait pas de mauvais goût, tout comme la titularisation d'Alexis Palisson à l'aile, tant celui-ci a affiché de jolies dispositions lors des dernières rencontres qu'il a disputées.

Au centre, on ne cachera pas le peu d'enthousiasme que soulève la paire formée par Fabrice Estebanez et Aurélien Rougerie. Inutile de revenir sur les joueurs restés en France. En revanche, il serait sympathique de pouvoir compter sur le retour de Maxime Mermoz, dont le talent ne demande qu'à s'exprimer, à condition toutefois que son corps le permette

. La charnière est sans surprise, François Trinh-Duc étant le premier choix des sélectionneurs, et Dimitri Yachvili paraissant un cran au-dessus de Morgan Parra actuellement. On pourra toujours discuter des qualités d'éjecteur de l'un et de l'autre, du comportement respectif des deux demis de mêlée dans les zones de regroupement, la préférence accordée au Biarrot plutôt qu'au Clermontois apparaît assez logique.

Devant, deux noms sont dans la balance  : Raphaël Lakafia et Fabien Barcella, titulaires samedi, ne sont ni l'un ni l'autre incontournables. Inexpérience chez l'un, blessure prolongée chez l'autre sont des points faibles qui pourraient justifier que Louis Picamoles et Jean-Baptiste Poux les remplacent dans un XV « idéal ». En troisième ligne, Fulgence Ouedraogo ou Julien Bonnaire pourraient également postuler, Imanol Harinodoquy reprenant alors sa place au centre de celle.

Globalement, l'équipe qui démarrera samedi, sans déchaîner l'enthousiasme, n'est pas de nature à inquiéter quant à sa capacité à battre le Japon. Mais pour aller plus haut, il faudra peut-être envisager de revoir la copie.