Première grosse coquille du livre! En numéro 5, on retrouve This Is Fats sortit en 1956 seulement voilà, si la pochette correspond bien au nom de l’album son année de parution date d’un an après. Quand à la tracklist présentée, elle fait référence à This Is Fats Domino! qui lui, est bien sortit en 1956. On chroniquera donc la deuxième option même si un petit doute subsiste dans la véracité des propos énoncé ici (en même temps on n’est pas à une connerie près hein!). Une chose est sûre on parle du même disque. Vous n'avez rien compris?... Tant pis.
Benjamin
d’une famille Créole de huit enfants, Antoine
Dominique Domino grandit dans une famille pauvre certes, mais surtout
aimante et passionnée de musique. Bercé par le blues et le jazz, il commence à
jouer du piano sur un truc sans âge. Autodidacte, il reproduit ce qu’il entend
à la radio et fait preuve de beaucoup de persévérance à défaut d’en faire
autant à l’école. Dès l’âge de 14 ans, Antoine
fait le tour des boites de la Nouvelle Orléans avec ses musiciens rencontrés
sur la route. A 20 ans, alors qu’il se produisait dans le club «Robin Hood», on
le présente comme Fats Domino en
raison de sa corpulence et en hommage au pianiste Fats Waller (dont Michel Gondry tournera un film autour
de ce personnage dans Be Kind, Rewind). A partir de là, ce surnom ne le
quittera plus.
L’année 1949
signe le début de sa carrière professionnelle en signant sur le label Imperial Records, le succès est au
rendez vous et ses chansons trustent le haut des charts, il en sera ainsi
pendant dix ans. This Is Fats Domino!
débarque alors qu’il amasse les dollars, il est constitué principalement de
faces B de singles excepté quelques titres sortis sur la première face dont
deux de ses plus grands succès, Blue
Monday (rien à voir avec New Order!) et surtout Blueberry Hill.
Bien que considéré dans la même vague que les rockeurs Little Richard ou Jerry Lee Lewis,
la musique de Fats Domino est bien
plus marqué par le Rythm’n’Blues et moins agité que celle de ses confrères. Pas
de cris, ni d’acharnement sur les touches de son piano, l’artiste se fait
étonnement sage.
Dès Blueberry Hill, la machine a du mal à
partir avant de continuer sur un rythme de croisière, qu’importe la musique est
bonne seulement il ne faut pas s’attendre à des chansons furieuses comme
pouvaient l’être Johnny B. Goode ou Rock Around The Clock. C’est un autre
genre de Rock’n’roll que nous propose Fats
Domino, un rock que nous n’avons pas l’habitude d’entendre ici et qui
pourra demander un certain temps d’adaptation pour certains. Cependant, la
musique fait preuve d’élégance et n’est pas chiante pour autant. Bien que
pianiste de son état, le clavier est loin d’être l’instrument le plus mis en
avant mais plutôt les cuivres qui savent se faire aussi agressifs qu'élégants
tandis que les percussions se font
étonnement discrètes.
Il est
dommage que ce disque soit d’une telle sagesse, cependant, la qualité des
compositions rattrape le tout bien que l’on regrette la répétitivité des
rythmiques. Fats Domino avait une recette qui marchait, un son bien à lui et a
tenu cette ligne artistique jusqu’au bout. L’autre avantage est qu’avec 12
compositions en à peine une demi-heure, le temps passe très vite évitant ainsi
la lassitude qu’on pourrait ressentir si le disque avait duré le double.
This Is Fats Domino! est charmant. Pas
de grands frissons, ni de moments réellement exaltant, on ressent juste de la
sympathie pour un album qui ne fera sûrement pas date chez le Panda Panda mais
qui se réécoutera sans déplaisir. Ce disque est surtout le témoignage d’un
personnage historique de la culture rock. Il aura vendu plus de 65 millions d’albums
en 10 ans avec pas moins de trente neuf singles consécutifs figurant au hit
parade entre 1954 et 1962, seul le King fera mieux. Aujourd’hui Fats Domino est redevenu Antoine et vit d’une retraite bien
méritée à la Nouvelle Orléans.
Faut-il écouter ce disque au moins une fois dans sa vie? Pour sa culture musicale.
Label : Imperial
Blueberry Hill
Honey Chile