Souffrant de troubles neurologiques (suite à son AVC ?) l'ancien président Jacquou, âgé de 78 ans, ne peut être présent à son procès organisé près de 20 ans après les faits et surtout atermoyé en raison de douze années (putain, 12 ans !!) d'immunité à l'Elysée qui ont suspendu les poursuites.
François Hollande, favori pour la primaire socialiste en vue de la présidentielle de 2012, a jugé dans un entretien au quotidien 20 minutes qu'il fallait "lever l'immunité absolue dont Jacques Chirac était finalement une victime". C’est vrai que se taper un AVC, une anosognosie sur un fond d’immunité judiciaire c’est vraiment trop pour un seul homme fût-il solide corrézien et adepte du coup de fourchettes pantagruélique.
Le centriste Jean-Louis Borloo, les Verts et même l'UMP Patrick Devedjian (qui fait la gueule avec Raffarin à l’écoute des mesures fiscales annoncées par Fillon), se sont aussi prononcés ces derniers jours en faveur d'une révision de cette disposition constitutionnelle datant de 2007.
Cette règle, faut-il la rappeler, veut que le chef de l'Etat en exercice ne peut ni être mis en examen, ni même interrogé comme témoin dans aucune affaire lorsqu'il est en fonction. Une fois qu’il n’est plus en fonction la justice peut se s’occuper de son cas.
Le temps a donc suspendu son vol mais a fini par rattraper l’illustre prévenu.
Mais le sablier médical l’a rattrapé aussi, visiblement !
Jacquou ne pourra donc être présent à son propre procès quand bien même il souhaitait, lors d’un éclair fugace de lucidité, être jugé comme tout justiciable. Pour montrer sa bonne volonté il a même décliné le fauteuil qui lui est dû au Conseil Constitutionnel dont il est membre de droit en tant qu’ancien Président de la République !
Jacquou qui ne siège plus au Conseil Constitutionnel ne pourra donc guère se pencher sur des QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) qu’envoie de temps à autre la Cour de Cassation à la noble assemblée des 9 sages ! Sa constitution ne lui permet plus !
C’est bien triste tout cela et je chercherai désespérément à me consoler avec une chanson de Romain Didier (le compagnon du regretté Leprest) que je me suis permis de revisiter.
J'ai de la fuite dans les idées
Et un passé à oublier.
Je n’ai plus qu’un bichon d’vant moi
Et Bernadette qui fait sa loi !Ces yeux dans ma tasse de café
On dirait ceux du vieux Debré
Et je découvre dans ma voix
Les faux accents d’un vieux gaulois…
Amné amné amn'ez-moi
Amn'ez-moi devant chez moi
Amné amné amnésie... c’est bien ici
Damnez, damnez, damnez moi
Damnez moi ! J’vous en veux pas !
Amné amné amnésie... Silence, Paris !
Quelqu'un va sûrement m’condamner
Mais je n'pourrai pas vous dire qui !
Ce reportage à la télé
Si c'est une blague c'est pas gentil !
D'ailleurs au sein de ma commune D’activités j’en eus aucune
Non ce n’est pas un trou d'mémoire
Je refais juste un peu l’Histoire !!
Amné amné amn'ez-moi
Amn'ez-moi devant chez moi
Amné amné amnésie... c'est par ici !
N’amenez pas , ne m’amenez pas
Au tribunal des parias
Amné amné amnésie... J’ai pas envie !
Laissez-moi seul, l’immunité
Par mon toubib est prolongée
J’ai l’hippocampe escamoté
Comme un gruyère pasteurisé
Quelques minutes pour réfléchir
Me suffiront-elles à écrire
Quelques mémoires sur un cahier
Qu’un nègre pourra compléter ?
M'amnez m'amnez m'amnez pas
Envoyez mon avocat
Amné amné amnésie... Kiejman, merci !
M'amnez m'amnez m'amnez pas
Je suis un trop vieux papa
Amné amné amnésie... j'te dis "merci"
J'te dis "merci"...