Madame XY habite Bressuire (Charente Poitou). Elle vit seule avec trois enfants, et son métier est d’effectuer des livraisons de colis. Le détail a son importance, puisqu’elle a du se mettre en disponibilité de son emploi (avec toutes les conséquences financières que cela suppose…) suite à la mésaventure dont elle est victime : une banale histoire d’usurpation de plaques d’immatriculation. Il paraît que le phénomène est de plus en plus courant, au point qu’on se demande ce que foutent nos politiques… qui n’en parlent guère, et ne proposent aucune mesure, eux qui en sont pourtant si friands ! Surtout quand il s’agit de taxer le coca….
Toujours est-il que Madame XY est jugée coupable d’avoir commis plusieurs infractions à… Nice, soit à 1077 kms de son lieu d’habitation. La réalité de l’infraction est donc discutable, d’autant plus qu’elle a réussi à prouver, certificats divers à l’appui (dont celui de son employeur), qu’elle ne pouvait être physiquement présente sur les lieux auprès de l’administration compétente. Rien n’y a fait, celle-ci s’obstine à lui retirer… 24 points sur un permis qui n’en compte, pour elle comme pour les autres, que 12. Cherchez l’erreur. Une association, l’ANDEVI, la soutient, et l’accompagne à présent dans ses différentes démarches de réhabilitation : rendez-vous hier à la sous-Préfecture, jeudi prochain au Ministère de l’Intérieur… Quelle débauche d’énergie pour une telle affaire !
Je ne suis pas un spécialiste du droit, mais j’ai quand même le sentiment que ce genre de dysfonctionnements technocratiques pourraient être facilement évités si les instances locales étaient habilitées à examiner les preuves de la bonne foi du plaignant et à en tirer une ordonnance de non-lieu, non ?
Cette histoire m’a d’autant plus interpellé - au point d’en faire un billet – que j’ai moi-même été victime d’une histoire similaire, en 2004. Alors que je me levais le matin, d’autant plus heureux de vivre que c’était le premier jour de vacances communes avec mes enfants à une époque où ils étaient encore jeunes, et que je venais de divorcer, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans ma boîte aux lettres une contravention pour excès de vitesse (127 kms/heure au lieu de 90… inutile de vous dire que la contredanse était salée, alors que j’étais au chômage à l’époque !) dans une région où je n’avais aucune raison d’aller, surtout la nuit !
J’ai d’ailleurs toujours soupçonné l’un de mes voisins, dealer notoire, dont sa propre plaque était du même département que celui où j’étais censé avoir commis le délit (93… curieuse coïncidence), d’avoir été à l’origine de la chose. Ceci d’autant plus que je m’étais permis d’intervenir dans une querelle dans laquelle il avait fait preuve d’une grande brutalité envers sa compagne, ce qui ne lui avait pas plu, et les menaces de sa part ont fusé… Peu importe. Ce n’est pas le propos de ce billet. Maintenant, cela n’a plus guère d’importance puisque, contrairement à cette dame, j’ai réussi à plaider ma bonne foi auprès du commissariat de ma commune de résidence… et que je n’ai pas eu à payer la somme considérable à mes yeux d’alors, ni à me voir retirer de points pour une infraction que je n’avais pas commise. Les policiers ont d’ailleurs été de bon conseil, puisqu’ils m’ont suggéré de porter plainte pour usurpation de plaque… je les en remercie encore.
Je souhaite à cette inconnue le même heureux dénouement.