New York, I love you, orchestré par Emmanuel Benbihy, réalisé par Mira Nair, Fatih Akın, Yvan Attal, Allen Hughes, Shekhar Kapur… sortie cinéma 04/2010
Dans Paris, je t’aime, la fraîcheur et la singularité du concept prenaient parfois le pas sur les quelques courts-métrages qui me laissaient coi. Mais dans son ensemble, tout fier lillois que je suis, Paris m’effrayant et la connaissant peu, le film m’avait séduit. La bonne nouvelle c’est qu’il n’était que le premier d’une longue série, pensée par le producteur Emmanuel Benbihy qui, comme il le dit si joliment, souhaite « créer une collection de films illustrant l’idée universelle de l’amour dans le monde« . Ainsi naquit New York, I Love You et verront le jour prochainement Shanghai, I Love You et Rio, eu te amo.
Le principe est le même que pour son prédécesseur, plusieurs réalisateurs écrivent et réalisent chacun un court-métrage associé à un quartier plus ou moins célèbre de New York qu’ils affectionnent, sur le thème de l’amour donc, autour duquel viennent se greffer des personnages forts et éphémères, interprétés par des acteurs aux visages plus ou moins familiers (cf. affiche). Le tout est ensuite monté en une œuvre commune, où les interactions entre chaque projet se dessinent et révèlent finalement un film d’une habilité remarquable, d’une intensité émotionnelle rare, et d’une humanité extraordinaire. Quand Paris, je t’aime me perdait parfois sur certains courts (les goûts et les couleurs…), New York, I love you a su me captiver tout du long, me donnant toujours plus envie de découvrir la Big Apple, et surtout de reconsidérer mon ouverture aux autres.
A titre purement personnel, deux courts-métrages se sont dégagés. Le premier est celui de Jiang Wen à Chinatown, pour l’affrontement paternaliste entre le dandy Andy Garcia à la prestance sans faille et l’opportuniste et audacieux pickpocket Hayden Christensen, pour les beaux yeux de la naïve et sublime Rachel Bilson. Amusant et réfléchi, ce triangle d’acteurs associé à la subtilité d’une écriture intemporelle évoque le dicton du « tel est pris qui croyait prendre » avec une adresse et une mesure parfaite. Le second est celui de Shunji Iwai dans l’Upper West Side, quand Orlando Bloom, en musicien déçu pour films d’animation, retrouve l’envie dans l’idée de rencontrer physiquement celle qu’il ressent comme une évidence amoureuse (en la personne de la ravissante Christina Ricci) et dont il ne connaît que la voix. L’argutie de la mise en scène et des décors et la profondeur de l’image dans les cadres clos comme ouverts servent à la perfection le propos enchanteur de la construction en amont du coup de foudre amoureux.Les réalisateurs (les quartiers) : Jiang Wen (Chinatown), Mira Nair (Diamond District), Shunji Iwai (Upper West Side), Yvan Attal (Soho), Brett Ratner (Central Park), Allen Hughes (Greenwich Village), Shekhar Kapur (Upper East Side), Natalie Portman (Central Park), Fatih Akin (Chinatown), Joshua Marston (Brighton Beach), Randy Balsmeyer (les transitions).
8,5/10
Vos commentaires sont bienvenus !