genre: comédie
Année: 1961
durée: 1h30
l'histoire: Deux villages, Longeverne et Velrans, sont en guerre. C'est une guerre que mènent les écoliers des deux communes. Quand la troupe de Longeverne commandée par Lebrac fait un prisonnier, on soustrait à ce dernier tous ses boutons. Cette méthode remporte très vite un vif succès.
la critique d'Alice In Oliver:
La Guerre des Boutons, réalisée par Yves Robert en 1961, appartient évidemment aux grands classiques du cinéma français.
Pourtant, Yves Robert ne parvient pas à trouver de distributeur français. C'est donc la Warner qui finance le film.
C'est donc ce dernier point qui explique son vif succès à travers le monde.
La Guerre des Boutons est l'adaptation assez libre d'un roman éponyme de Louis Pergaud. A la base, l'oeuvre originale a déjà été adaptée au cinéma, avec La Guerre des Gosses, sortie en 1936.
Toutefois, Yves Robert est un grand amoureux du roman et tient à signer une oeuvre personnelle.
En 1962, le film remporte le Prix Jean Vigo et le Lauréat de la Victoire du cinéma français. Cinquante ans plus tard, la Guerre des Boutons est remise au goût du jour, à travers deux nouvelles adaptations, sorties presque en même temps !
Au niveau du scénario, Yves Robert choisit de situer l'histoire à son époque, donc, en 1961, alors que le roman se déroule en 1912.
Yves Robert prend donc quelques libertés par rapport au matérieau d'origine. Attention, SPOILERS ! A chaque nouvelle rentrée des classes, c'est la guerre entre les enfants du village de Longeverne et ceux de Velrans.
Mais cette fois-ci, le chef de la troupe de Longeverne, Lebrac, a décidé de changer un peu les règles. Chaque prisonnier devra subir une punition terrible: ses boutons seront soustraits, ses bretelles aussi, déclenchant la colère inéluctable des parents.
Les hostilités sont lancées, d'autant plus que Lebrac et les siens n'hésitent pas à combattre entièrement nus.
Tout cela est une question d'honneur et de fierté. Lebrac sera lui aussi fait prisonnier par l'ennemi et sera humilié en public.
Mais pour lui, pas question de verser une larme. Ce qui est plutôt paradoxal puisque le film décrit un adolescent fragile, très vite dépassé par l'ampleur de cette guerre.
Les choses tournent mal le jour où un enfant est un peu trop martyrisé et humilié par Lebrac et les siens. Désormais, les adultes veulent la peau du jeune gosse, obligé de s'exiler dans la forêt. A travers le portrait de ces différents mioches, Yves Robert signe un film qui oscille entre comédie et drame de l'enfance.
Certes, le film contient de nombreux moment hilarants, ainsi que quelques répliques cultes ("Si j'avais su, j'serais po venu !").
Pour Yves Robert, c'est une façon comme une autre de raconter son histoire personnelle. Plus qu'une comédie, La Guerre des Boutons est avant tout un hommage à l'enfance, à l'innocence de ses jeunes années qui se déroulent dans les champs, les bagarres, la classe et les cours de récré.
Finalement, la plus grande réplique intervient à la toute fin du film, à travers une remarque de Lebrac concernant les adultes: "et dire que l'on sera comme eux quand on sera plus grand..." Sans l'oeil d'un enfant, le monde n'est qu'une entité tristement mesurable, un territoire délimité, calibré et étriqué.
Voilà l'une des grandes thématiques de ce superbe film en noir et blanc, dans lequel on pourra reconnaître quelques visages du cinéma français: Michel Galabru, Jacques Dufilho et Jean Richard.
Note: 19/20
La guerre des boutons Bande-annonce