La figure du flic solitaire, barbe de trois jours et démons plein les poches, Franck Mancuso la connaît. Normal, avant de se lancer dans le cinéma, lui-même était flic. Du scénario de 36 quai des orfèvres à son premier film Contre-Enquête, dans lequel il (d)étonnait avec un Dujardin enfin sérieux, il explore donc le polar, les troubles, le côté obscur des forces (de police). La disparition, en plein bled paumé, de la femme de Stéphane Monnereau (Yvan Attal, impeccable) capitaine de police à la P.J parisienne lance l’intrigue de son nouveau petit polar- rugueux et filmé à l’ancienne : a-t-elle décampé suite à une dispute de trop ? A-t-elle été enlevée par le gars un peu louche du pick-up ? S’agit-il … d’autre chose ? Gendarmes (Pascal Elbé, sobre), collègues de la P.J, spectateurs : tout le monde est sur le coup, tout l’intérêt de l’exercice résidant évidemment dans la résolution de l’énigme.
Problème : on devine bien vite le coupable, le tout étant amené sans subtilité aucune, dès la deuxième vision des enregistrements de la caméra vidéo ( !), soit à mi-chemin. Gros pétard mouillé donc et intérêt (forcément) en berne pour la suite des réjouissances, R.I.F prend vite des allures anecdotiques un peu tristes, parce que trop simple, et trop plan-plan. S’il parvient à trouver un second souffle dans cette même banalité (justement), lorsque sonne l’heure des explications finales plus détaillées, le film souffre tout de même d’un cruel manque d’enjeux. Et même la mise en scène et la photographie, qui possèdent un grain un peu vieillot parfaitement adapté à l’atmosphère poisseuse et anxiogène du coin isolé, ne parviennent jamais à sauver un scénario limité, bancal, et, comble du comble (cf. fin), peu couillu.