Une chronique de Gisèle Halimi dans le Monde me permet de revenir sur l'affaire DSK. Dans cet article Gisèle Halimi revient sur le retour de DSK en France et elle juge que les médias se sont comportés avec excès ce que je pense aussi et je n'ai donc rien à redire sur cette partie de son analyse. On assisté et c'était déjà le cas aux Etats Unis à des images et des commentaires totalement indigents. Qu'avait on à faire de savoir si DSK était chez lui, était allé au restaurant ou avait reçu des amis? Qu'avait on à faire de ces reportages en boucle pour ne rien dire?
Cependant il y a dans le texte de Gisèle Halimi des choses qui me choquent et qui me choquent d'autant plus que j'ai une grande admiration pour cette femme dont je connais le parcours courageux et dont j'ai beaucoup aimé un certain nombre de livres sur sa jeunesse et sa vie. Elle a été ,par ailleurs , une magnifique avocate toujours présente dans les combats courageux.
Elle semble d’abord imputer "l indécence médiatique" à DSK.
Or, je crois que quoiqu'il ait fait il aurait été critiqué: s'il était rentré discrètement que n'aurait on entendu sur le fait qu'il se cachait et que cela constituait sans doute un aveu? Se montre t il ,cela est indécent!
Mais il y a plus grave et venant d'une avocate je suis choqué. Gisèle Halimi écrit:
"Le "retour" du violeur présumé (la tentative de viol équivaut en droit au crime de viol lui-même) était traité comme un évènement mondain, à peine politique, rien à voir avec un crime.
J'entends bien que Dominique Strauss-Kahn n'est mis en cause que dans une procédure civile – après l'abandon de poursuites pénales. Mais cela n'empêche en rien de caractériser la source du dommage pour la nécessité de la réparation."Je ne comprends pas cette formulation, d'autant que je ne comprends pas du tout comment après une échec de la procédure pénale il pourrait être condamné au civil. Une analyse cartésienne ne peut se satisfaire de cette position du droit américain. Si le viol ni aucune autre infraction n'est établi sur le plan pénal, comment admettre que sur le plan civil la même preuve puisse exister? Qu'une avocate accepte ce qui est contraire à l’élémentaire raison me choque. En droit quand la preuve ne peut être rapporté la loi prévoit un système de présomption. Doit on admettre que dans tout rapport sexuel avec une femme il existe une présomption de violence ?Gisèle Halimi semble ne pas vouloir admettre la possibilité qu'une femme soit une garce et qu'elle ait voulu faire de l'argent dans cette affaire. Je ne dis pas que c'est le cas mais que c'est une possibilité et que dans ce domaine on doit être exigeant sur la preuve.
Pour tout dire je serai assez de l'avis exprimé par Hervé Gattegno dans le Point. Oui: Foutez la paix à DSK.