Au Mexique et au sein des communautés latino-américaines,on célèbre la quinceañera ,l’anniversaire des quinze ans des jeunes filles.Une cérémonie un peu particulière, qui pourrait ressembler à un petit mariage. Autour d’un sujet aussi singulier , Richard Glatzer, et Wash Westmoreland ,imaginent un film tout aussi atypique, qui très méthodiquement brosse le tableau d’une communauté qui entre tradition et modernité, tente de trouver le juste équilibre.Aussi quand la future prétendante à la quinceañera,avoue sa grossesse, c’est tout un pan d’une éducation religieuse, qui s’effrite.
L’objet du film est bien évidemment de suivre les uns et les autres, face à ce sacrilège. Mais la singularité des deux réalisateurs se place un peu au-dessus de la mêlée, en s’immisçant, ici et là, sans trop s’attacher à l’objet du délit.Il m’a fallu, personnellement, beaucoup de temps pour entrer dans la vie de ces gens, et bien souvent j’ai eu envie de les abandonner à leur quotidien, si prévisible.Surtout que le rôle principal (Emily Rios ) me paraît un brin timoré.
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Mais il y a le tonton ,et c’est autour de lui que j’ai enfin « senti » ce film.C’est la pierre angulaire de cette famille,une pierre au cœur tendre admirablement interprété par Chalo Gonzalez , qui sur une palette plutôt réduite, réussit à faire passer des tonnes d’émotion .
Quelqu’un de bon qui rend les autres bons .Loin de tout manichéisme, les cinéastes posent alors joliment l’empreinte du vieil homme dans celle des autres personnages. Jesse Garcia, le neveu gay et rebelle, vit sous son toit et sous son regard bienveillant, on découvre un autre garçon que celui rejeté par toute la famille.
Une illustration de ce « petit » film qui se laisse surprendre au fil des petites choses de la vie. De petits drames en drames, elle va tout simplement, quand le cœur flanche par faiblesse, ou lâcheté. Ces petits riens qui ne préviennent pas les mensonges sans importance .Ces vieux qu’on laisse mourir à petit feu …
Le tonton, un brave homme...
« Echo park L.A » nous berce de cette petite musique qui épouse si bien les contours de cette fable perdue dans l’immensité urbaine, qu’il est urgent de la préserver. Petit film, mais film rare…
LES BONUS
Dans les coulisses, plus qu’un making of, l’équipe prend la parole
« On méprise l’argent, mais pas la gloire » balancent d’emblée les producteurs pour situer le niveau du projet. Une fois l’argent trouvé, le scénario n’était pas écrit .Les acteurs auditionnent pour des rôles qui ne sont pas dans le scénario.A quelques jours du tournage, on n’a pas trouvé tous les comédiens.Le responsable de la distribution James Claude excelle pour donner la réplique aux comédiens, il fera Stephen, l’un des copains homos.
On parle aussi de la façon de tourner, caméra à l’épaule, faute d’argent ou de temps (pas de chariot, ni de pied de caméra…) et de l’aventure au festival de Sundance .Enfin il faut entendre Chalo Gonzalez, l’oncle Thomas raconter comment il est arrivé au cinéma grâce à sa rencontre avec Sam Peckinpah
Interview avec les réalisateurs
On retrouve un peu les propos précédents, mais aussi bien d’autres choses fort intéressantes, sur leur inspiration à partir de leur entourage (le personnage de l’oncle par exemple), leur vécu, et la façon de traiter de l’homosexualité, de la fameuse cérémonie à laquelle ils ont assisté (la Limousine existe bien) ou de …l’Immaculée Conception !