Que devient la maîtresse quand les élèves désertent l’école ?

Publié le 06 septembre 2011 par Zappeuse

L’affaire peut sembler peu banale mais, avec les restrictions budgétaires en cours qui entraînent des fermetures de classes, parions que la chose puisse fort bien se reproduire. Si hier, la presse titrait largement sur la rentrée scolaire (et même encore aujourd’hui pour Ouest-France), cette même presse peut nous apprendre que si nos chers petits ont fait leur rentrée, ils ne l’ont pas forcément faite au bon endroit.
L’histoire se passe dans des villages pyrénéens, dans le paysage idyllique proche de la réserve naturelle de la vallée d’Ossau. Une vingtaine d’élèves, rassemblés en classe unique autour d’une maîtresse nouvellement nommée dans le secteur, auraient du faire leur rentrée dans le village d’Izeste (repère bleu sur la carte). Mais voilà, la marmaille a filé vers une autre école, celle d’Arudy (repère rose). Boycott de la nouvelle maîtresse ? que nenni, et c’est heureux. Il s’agit juste d’un énième bug dans la réorganisation de l’école en France, qui aboutit à des situations aberrantes pour tout le monde. Cette fermeture d’école, à l’arrache, devrait être officialisée après-demain.
Comment a-t-on pu en arriver là ? tout d’abord par la fermeture d’une des deux classes de l’école en juin dernier. Le comptage des classes n’est pas fait en fonction des besoins réels des enfants et encore moins des considérations pédagogiques ; au Ministère, la pédagogie doit être un gros mot ! C’est plus simple : on regarde combien il y a de marmots sur un secteur donné (ici un regroupement de villages), on met le nombre maximum légal de marmots dans des classes, et on dispatche le tout. Au final : une classe devait fermer sur le secteur, c’est Izeste qui a perdu, au dernier moment, sa classe unique. Les parents ont été invités à envoyer leurs petits à Arudy, où la nouvelle maîtresse d’Izeste joue les bouche-trous, cette école étant désormais surchargée. Ce n’est satisfaisant pour personne.

—> Source : Thomas LONGUÉ, « L’institutrice fait sa rentrée dans une école fantôme », Sud-Ouest, 6 septembre 2011


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