James Edwards est un flic exemplaire. Sans cesse sur le qui-vive, toujours prêt à se donner à fond pour coffrer les criminels, et qui ne voit pas d’inconvénient à contourner les procédures et les règlements les plus insignifiants pour privilégier la justice – la vraie. En bref, il présente toutes les caractéristiques du parfait agent secret. Ou du moins les agents secrets tels que les conçoivent les Men in Black, une organisation aussi secrète que bien équipée et dont le but consiste à protéger la Terre de la racaille de l’univers…
Adapté du comics éponyme de Lowell Cunningham, publié de 1991 à 1992 et qui connut assez de succès pour se voir aussi transposé en série TV d’animation, Men in Black constitue un peu le pendant comique de X Files : Aux Frontières du réel (Chris Carter ; 1993-2002) : alors que cette série tentait d’instiller la peur chez le spectateur en capitalisant sur les diverses angoisses et autres légendes urbaines entourant les phénomènes inexpliqués en général et l’ufologie en particulier, Men in Black, de son côté, en prenait le contrepied pour susciter le rire à travers gags et autres comiques de situation. Comme le titre de ce film l’indique, c’est notamment le mythe des Men in Black qui se trouve détourné ici.
Pour toutes ces raisons, ce film sert autant de révélateur que de dénonciateur de nombre de phobies et d’obsessions de la population américaine. Et pour mieux faire passer la pilule, il les satirise en même temps : en en rajoutant sur ces rumeurs bien souvent orientées canulars, en les amplifiant et donc en présentant ceux qui y croient comme encore bien loin de la vérité, il moque leur naïveté – mais gentiment. Ainsi, Men in Black passe-t-il à la moulinette de la parodie certains des travers les plus rocambolesques d’une nation qui a bien souvent laissé la (science-)fiction rejoindre la réalité – si ce n’est dans ses rêves, au moins dans ses cauchemars.
Voilà pourquoi, entre rires, folie douce et dérision aussi fine que bienvenue, Men in Black reste une comédie indétrônable mais surtout sans pareille dans le domaine de la science-fiction : vous ne regretterez pas de lui avoir consacré une paire d’heures.
Séquelles :
Men in Black connut une suite, Men in Black II (même réalisateur ; 2002), et un troisième volet, actuellement en cours de production, doit sortir en 2012.
Men in Black, Barry Sonnenfeld, 1997
Sony Pictures Entertainment, 2000
98 minutes, env. 10 €