(Billet sous influence post-rentrée).
"Maman ? A quoi ça sert l'heure ?"
En voilà une question. Comme on les aime. Une question qui m'a laissé bouche bée quelques instants. Oui, c'est vrai ça, ça sert à quoi l'heure ?
A être à l'heure au boulot, aux rendez-vous pros et persos, à mettre son réveil, des rappels... A se donner un rythme. Non... pas "se donner" un rythme, à "s'imposer" un rythme.
Obligé.
Celui ou celle (comme moi) qui n'a pas de montre, a l'heure sur son téléphone. Celui ou celle qui n'a pas de téléphone, a l'heure sur son ordinateur. Celui ou celle qui n'a pas d'ordinateur, a l'heure sur un mur. L'heure est partout. Chambre, salle de bains, salon, cuisine, boulot, boutique, voiture.
On est cerné.
On est cerné par un conditionnement temporel. Quotidien. Annuel.
Mettre son réveil à 6h30. Réveiller les enfants à 7h15. Passer sous la douche à 7h45. Aller au boulot à 9h00. Aller manger à 12h30. Revenir bosser à 13h30. RDV client à 15h15. Aller chez Feu Vert à 18h30. Ne pas rater Claire Chazal à 20h00. Manger à 20h15. Enregistrer Master Chef à 20h45. Sauter sa femme à 22h08. S'endormir à 22h16. Check.
Vivre sans horaires.
C'est pour cela que l'on aime autant les vacances. Se lever à pas d'heure. Se coucher à pas d'heure. Ne pas savoir si il est midi ou deux heures de l'après-midi. Ne plus savoir si on est lundi ou mardi. Vivre à son rythme à soi, à son rythme biologique et non à un rythme collectif, imposé.
Bon, c'est certain, la question m'a été posée dimanche soir par une Petite Fée qui angoissait de la rentrée. La mère que je suis a réagit comme une maman coupable d'imposer à son tour "LE rythme universel". Je sais bien qu'une personne sage trouvera des tonnes d'arguments positifs (lesquels) à la nécessité de l'heure. Je ne suis pas sage.
Je n'aime pas l'heure. Ca doit être pour cela que je ne suis pas ponctuelle.