L’Etrange Festival 2011, Jour 2 : Chaud comme l’enfer

Publié le 04 septembre 2011 par Boustoune

La seconde journée de cet Etrange Festival a commencé sur les chapeaux de roue, au sens propre comme au figuré, avec la projection de Redline

Cette nouvelle production du studio Madhouse, spécialisé dans les films d’animation japonais, s’inscrit dans la lignée de Speed Racer et de la course de modules de Star wars : La menace fantôme: Dans un univers futuriste, des marginaux s’affrontent lors de courses de voitures/vaisseaux spectaculaires, où tous les coups sont permis. On suit le parcours de JP, un jeune intrépide qui rêve de participer à la prestigieuse course Redline, où s’opposent les meilleurs pilotes de la galaxie. Le garçon est hélas tenu par le deal conclu avec un groupe de gangsters : pour que ceux-ci s’enrichissent sur le dos des parieurs, JP doit faire exprès de perdre la course de qualification pour la Redline. En échange de cette cette course truquée, son manager et lui se partageront une somme d’argent rondelette…
La course se déroule comme prévu. Un peu à contrecoeur, JP laisse gagner la belle Sonoshee, une concurrente dont il est secrètement amoureux, en se crashant de façon spectaculaire.

A l’hôpital, il apprend qu’il a été repêché pour participer à la Redline. Le hic, c’est que s’il a été repêché, c’est que deux concurrents ont préféré renoncer pour cause de danger trop important. En effet, les organisateurs ont choisi de faire se dérouler la course sur Roboworld, alors que les dirigeants/dictateurs de cette planète ont expressément affirmé leur hostilité à  la tenue de cette course sur leur sol et prévenu que toute intrusion sur leur territoire serait réprimée par la force si besoin… Un peu comme dans la série des Cannonball, quoi… Sauf qu’ici, la police utilise des moyens un peu plus radicaux, comme des désintégrateurs ou des monstres gigantesques… 

 

On se retrouve immédiatement plongé dans l’action et cela ne s’arrêtera plus ou presque pendant 90 minutes, avec un finish haletant se jouant à un cheveu, toujours au sens propre comme au figuré…
Mais le film pèche aussi par excès de vitesse, en nous empêchant de nous attacher vraiment aux personnages. Dommage…

Sinon, était-ce à cause des moteurs en surchauffe ou des gommes en fusion ? Toujours est-il qu’il faisait chaud dans la plus grande salle du Forum des Images, bien trop chaud…


 
Et la température n’est pas retombée avec la seconde projection de la journée, l’avant-première de The Theatre Bizarre, et l’accueil chaleureux réservé à l’équipe du film.
Il faut dire que les producteurs de ce film ne sont pas inconnus des festivaliers et des amateurs de fantastique, puisqu’il s’agit de Jean-Pierre Putters (le fondateur de la revue Mad Movies) et Fabrice Lambot (réalisateur de Dying God), les cofondateurs de  Metaluna Productions. Et que forcément, ils avaient quelques amis dans la salle…
Cela dit, si le film est produit par des frenchies, il  a été tourné en langue anglaise par une belle brochette de réalisateurs internationaux : David  Gregory, Richard Stanley, Douglas Buck…
Hé, mais combien sont-ils !?! Sept en tout, car ce Theatre Bizarre  est une anthologie de courts-métrages d’épouvante à la façon du Club des monstres, Creepshow ou des Contes de la crypte.

D’habitude, ce genre de film est handicapé par la qualité hétérogène des courts le composant. Mais bonne surprise, ce n’est pas vraiment le cas ici. En effet, chaque segment illustre un aspect différent du cinéma d’épouvante et d’horreur – gothique, onirique, réaliste, délire gore… – ce qui permet de varier les plaisirs, et tous ont été conçus avec le même soin, le même respect des conventions du genre.
Oh bien sûr, un ou deux sketches sont un peu moins convaincants. On pense notamment au premier d’entre eux, “The Mother of toads”, histoire lovecraftienne assez classique plombée par des effets spéciaux kitschouilles (cet effet vidéo pour restituer la vision des crapauds, beurk!). Mais globalement, c’est du tout bon, à l’image du délire psychanalytico-gore de Tom Savini (“Wet Dreams”) de l’original “Vision Stains” de Karim Hussain, et du complètement barré “Sweets”, de Davis Gregory où une relation amoureuse à base de fooding extrême (oui, dans The Theatre Bizarre, il y a “bizarre”…) se termine en bain de sang…

Pour rafraîchir un peu l’atmosphère, le film suivant, Kill list a pu procurer aux spectateurs quelques sueurs froides avec sa montée progressive du suspense et sa fin glaçante, inattendue. 
Ca commence comme un film social à l’anglaise, façon Mike Leigh ou Ken Loach : Jay, un ancien soldat, marqué par ses missions en Irak et en Afghanistan, a du mal à se réinsérer. Sans emploi depuis huit mois, il se dispute de plus en plus avec sa femme au sujet du budget du foyer, ce qui perturbe un peu leur petit garçon de dix ans… 

Puis ça vire au polar. On comprend que le métier de Jay, depuis son retour d’Irak, n’est pas des plus conventionnels. Il est devenu tueur à gages… Mais, après un travail qui a mal tourné, à Kiev, il rechigne à reprendre du service.
Son partenaire, Gal, revient pourtant à la charge et le presse d’accepter une nouvelle série de contrats. Jay, empêtré dans les problèmes financiers, n’a d’autre choix que d’accepter… 
Leur commanditaire leur donne une liste de trois noms à abattre et les deux tueurs partent illico pour une virée meurtrière…

Enfin, ça bascule dans le fantastique et l’horreur. Mais il serait criminel d’en dire plus sur l’intrigue et ses rebondissements surprenants.
Disons seulement que l’ambiance oscille alors entre Rosemary’s baby  et The Wicker man. Et que l’absence d’explications claires forcera les spectateurs à cogiter pour se faire leur propre interprétation du film et des différents symboles qui le parcourent, à commencer par ce pictogramme étrange qui nous est montré dès le début du film…

Visions paranoïaques d’un soldat basculant dans la folie? Couronnement d’un antéchrist? Allégorie d’une société matérialiste où les hommes sont prêts à tout pour avoir de l’argent?
A chacun de se forger sa propre opinion. En tout cas, ce thriller britannique est l’un des films les plus étranges et les plus stimulants qu’il nous a été donné à voir cette année…

On aurait pu en rester là pour la journée, terminer sur cette note très positive… Mais difficile de résister à l’appel de la Nuit Grindhouse, organisée en partenariat avec Canal +.
Bon d’accord, le titre de cette programmation nocturne était abusif, puisque le seul film pouvant prétendre à une quelconque filiation avec le diptyque de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez et les fausses bande-annonces qui les accompagnaient était Hobo with a shotgun de Jason Eisener. Mais les films qui l’accompagnaient valaient le coup et justifiaient de passer une nuit blanche devant l’écran, malgré la chaleur intenable et la moiteur quasi-tropicale de la salle…

La nuit a donc commencé avec Hobo with a shotgun.
A l’origine, il s’agissait d’une fausse bande-annonce présentée dans le cadre d’un concours de fausses bande-annonces de films Grindhouse organisé par Robert Rodriguez. Le jury de ce concours avait plébiscité le travail du jeune Jason Eisener (auteur du très déjanté Treevenge diffusé l’an passé à l’Etrange Festival) et la fausse bande-annonce avait été intégrée au pool de bandes-annonces accompagnant le double programme Boulevard de la mort/Planete terror.
Puis, comme pour Machete, l’idée est venue d’en tirer un vrai long-métrage.
La différence, avec la bande-annonce, c’est que le rôle-titre du “clochard armé d’un fusil à pompe” a été confié à Rutger Hauer. L’acteur néerlandais, aujourd’hui âgé de 67 ans, n’a rien perdu de son charisme, de son impressionnante présence à l’écran, ou de ce regard bleu-acier capable de vous transpercer. Il rend immédiatement sympathique son personnage, un homme usé pour qui le rêve américain a tourné au cauchemar et qui, depuis, erre sur les routes, sans abri et solitaire.
Le hasard le mène à une ville nommée “Hope Town”. En fait un infâme cloaque où règnent le chaos et le crime, sous la coupe d’un famille de caïds dégénérés, les Drake. 

Notre sans abri anonyme se fait tout d’abord discret. Il a pris pour habitude de ne plus se mêler des affaires des autres. Il essaie juste de survivre et de mendier l’argent qui lui permettra, un jour, de s’acheter cette tondeuse à gazon qu’il a repérée chez le prêteur sur gages local (oui, c’est bizarre, mais après tout, à chacun ses rêves, non?).
Mais un jour, il assiste à la tentative d’enlèvement et de viol d’une jeune prostituée, Abby, par l’un des fils Drake, et s’interpose. En bon citoyen, il emmène le criminel au poste de police, mais comprend illico son erreur.
Les flics sont aussi corrompus que le reste de la ville et sont tous à la solde des Drake. Le SDF se fait tabasser, torturer et est jeté dans une benne… 

Ecoeuré, il décide de quitter la ville. Mais pas sans avoir préalablement acheté sa tondeuse à gazon à 49,99$… 
Mais comme le crime est omniprésent à Hope Town, il tombe en plein milieu d’un braquage.
Cette fois-ci, trop, c’est trop… Il s’empare d’un fusil à pompe – également mis en vente à 49,99$ – et fait passer aux jeunes malotrus l’envie de braquer de façon euh… définitive.
Et puisque la méthode a l’air de fonctionner, il décide d’aller nettoyer les rues de tous ses criminels, des petites frappes qui terrorisent les SDF aux flics ripoux en passant par les pères Noël pédophiles (si, si…).
Evidemment, ceci a pour don d’agacer les Drake, qui décident d’utiliser les grands moyens pour se débarrasser de ce clochard gênant…

A l’écran, cela donne un affrontement sauvage, qui ne recule devant aucun excès, aucun tabou – on y voit des cervelles gicler, des membres voler et des enfants se faire carboniser au lance-flammes (oui, on vous l’a dit : sauvage…).
Bon évidemment, ce n’est pas toujours de très bon goût. Et ce n’est pas, loin s’en faut, un chef d’oeuvre du septième art. Mais c’est une petite série B décomplexée, menée sans temps morts, mais avec plein de morts à chaque coin de rue, plus des flots d’hémoglobine, et portée par un humour noir décapant. Soit la recette parfaite de ces films d’exploitation des 70’s qui n’avaient que faire de la morale puritaine américaine et de la censure…

En tout cas, cela a bien électrisé le public et l’a préparé à découvrir le second film du programme, Tucker & Dale fightent le mal, première réalisation d’un jeune cinéaste prometteur nommé Eli Craig
Petit bijou que cette variation autour des clichés du slasher et du survival rural qui se transforme en une comédie irrésistible où s’enchaînent des quiproquos aux conséquences funestes…

Tout commence quand un groupe de lycéens crétins décide d’aller passer quelques jours de vacances à la campagne et de partir camper en pleine forêt. Ils ressemblent beaucoup à ces ados dépravés, consommateurs d’alcool et de drogues, que le brave Jason Vorhees aime à trucider à coups de machette, mais sans doute n’ont-ils pas vu les Vendredi 13 car cela ne semble pas les préoccuper outre mesure…
En revanche, ils ont vu Délivrance et Massacre à la tronçonneuse et savent que les péquenauds sont tous des tueurs psychopathes en puissance.
Du coup, quand la camionnette de Tucker et Dale passe à côté d’eux, ils ne sont pas franchement rassurés. Et encore moins quand ils retrouvent les deux hommes à la station-service, en train d’acheter des objets aussi sympathiques qu’une tronçonneuse ou une faux…

Pourtant, Tucker et Dale sont deux bouseux totalement inoffensifs. Ces deux copains viennent de s’offrir une maison de vacances perdue en pleine forêt et entendent bien la retaper un peu avant de se lancer dans des parties de pêche nocturnes sur le lac voisin. 
Au cours d’une de celles-ci, ils s’approchent du campement des  lycéens, et voient une des jeunes filles du groupe, Allison, glisser d’un rocher et tomber à l’eau. Ils lui portent secours et, voyant qu’elle est inconsciente et qu’aucun de ses amis n’est présent alentour, décide de l’emmener jusqu’à leur cabane, afin qu’elle puisse récupérer au chaud…
Une de ses camarades arrive juste à temps pour voir les deux bouseux charger le corps inerte d’Allison dans leur barque et s’éloigner. Elle en conclut que son amie a été enlevée.

Ce n’est que le premier quiproquo d’une longue série qui va amener les lycéens à croire que Tucker et Dale sont des tueurs psychopathes sadiques, et les deux amis à penser que ces jeunes gens sont membre d’une secte apocalyptique venue en forêt pour se suicider…
Mal interprété, le moindre comportement de l’une ou l’autre des deux parties crée un vent de panique et occasionne des morts spectaculaires… 
Ah! Il faut voir le pauvre Tucker scier un tronc d’arbre à la tronçonneuse, tomber accidentellement sur un nid d’abeilles et, pris de panique, s’enfuir en hurlant, la tronçonneuse vrombissante à la main, en direction des jeunes gens terrifiés. Un grand moment…

Le film perd un peu de sa force en toute fin de métrage, quand le cinéaste se croit obligé de confronter ses (anti)héros à un véritable psychopathe. Mais cela ne gâche en rien le plaisir éprouvé à la vision de cette comédie horrifique qui ne lésine ni sur le gore, ni sur les clins d’oeil parodiques aux classiques du genre… 
Une réussite, et encore un film idéal pour tenir une nuit blanche…

On n’en dira pas tant de Norwegian Ninja, plus plat et un peu moins entraînant, qui a occasionné quelques ronflements dans la salle… Pourtant, l’idée de départ était délirante à souhait. Partant de l’histoire vraie du Commandant Arne Treholt, homme politique et diplomate norvégien condamné, en 1984, en pleine guerre froide, à vingt ans de prison pour espionnage et intelligence avec des puissances étrangères ennemies -  l’Iraq et l’URSS – le cinéaste Thomas Cappelen Malling réinterprète l’histoire à sa sauce, faisant de Treholt un héros luttant pour l’indépendance politique de la Norvège et la préservation de ses valeurs…
Ici, Treholt dirige une unité ultra-secrète d’agents secrets dépendant directement du roi Olav et composé exclusivement de… de… ninjas. (Il y en a deux qui suivent…)

Le début est assez savoureux : on voit les ninjas s’entraîner au combat sur une petite île protégée de toute intrusion ennemie grâce uniquement à la force du feng-shui (ça peut être utile chez vous, pour empêcher les cambriolages, par exemple…). On découvre les stagiaires, dont un qui semble en communion avec les animaux (ça peut être utile chez vous, pour empêcher votre félin psychopathe de faire ses griffes sur votre canapé, par exemple…). Et on les suit dans leurs missions sous-marines, dynamiter par erreur des bancs de poissons…
Mais passé cette entame sympathique, les gags ne se renouvellent pas beaucoup. Du coup, on se désintéresse un peu du combat entre les valeureux ninjas et des militaires véreux à la solde de la CIA, ces derniers cherchant à commettre des attentats pour les mettre sur le dos du bloc communiste et forcer ainsi la Norvège à se mettre sous protection de l’OTAN…
Et on passe à côté du message, impertinent, sous-entendant que les grandes puissances simulent des attaques terroristes ennemies pour justifier une entrée en guerre contre un pays stratégique ou pour maintenir leurs peuples dans la peur et les rendre plus dociles… L’attaque finale, notamment, sur un ersatz de tours jumelles, évoque clairement les attentats du 11 septembre 2001 et laisse sous-entendre que les responsables ne sont pas forcément ceux qu’on croit… 
Gonflé…

Il y a de l’idée, il y a de l’audace, mais il manque un petit quelque chose qui réussirait à nous emballer pleinement…
Ou alors, c’est que nous ne sommes pas assez habitués à l’humour norvégien…
Toujours est-il que cet humour venu du froid n’a pas réussi à faire retomber la température de la salle. Et que le commando de ninjas, plutôt que de préserver les valeurs traditionnelles de la Norvège, aurait mieux fait d’aller rétablir la climatisation de la salle, ou au moins d’activer la ventilation… 
Malgré de nombreuses défections dans les rangs – des spectateurs plombés par le film précédent ou profitant des premiers métros pour regagner leurs pénates – il faisait toujours très chaud pour accompagner la dernière oeuvre au programme, 2019, après la chute de New-York. Une température somme toute normale, pour un film se déroulant dans une ambiance post-nucléaire…

Oui, son intrigue se déroule en… 2019 (il n’y en a toujours que deux qui suivent…)après un cataclysme nucléaire qui a ravagé la planète. L’essentiel de la surface du globe est composée de déserts radioactifs, les grandes villes, comme New York, ne sont plus qu’un tas de ruines… La population est scindée en trois grands groupes : les puissants Euraks, autoproclamés maîtres du monde, la fédération, qui correspond au gouvernement américain en exil, en Alaska, et regroupe tous ceux qui ont été relativement épargnés par les radiations, et les mutants qui tentent de survivre à tout cela, par petits clans…
La Fédération aimerait bien pouvoir affréter une navette en direction d’Alpha du Centaure, dont l’atmosphère est proche de celle de la Terre, afin de recréer une civilisation. Le hic, c’est que toutes les femmes sont devenues stériles et qu’il n’y a plus aucune naissance sur Terre…
Quand le président de la fédération apprend qu’une femme encore féconde serait cachée à New York, en plein territoire Eurak, il demande au mercenaire Parsifal d’aller la chercher, en échange d’une place sur la navette.
Celui-ci n’a d’autre choix que d’accepter et, flanqué de deux guides – un titan borgne et un nabot manchot – part donc en mission commando à New-York, ville de tous les dangers… et de toutes les rigolades!

Car, précisons-le tout de suite, 2019, après la chute de New York est un nanar, un vrai de vrai, un machin tellement mauvais qu’il en devient sublime et générateur de nombreux éclats de rires.
Le film est mal filmé, mal monté. Le scénario remixe à la va-vite Mad Max 2, La Planète des singes et New York 1997 en accumulant les incohérences et les virages narratifs absurdes.
Les acteurs sont, au choix, totalement inexpressifs, comme le bellâtre héros, cabotins à l’extrême, comme George Eastman en “homme singe” ou sous l’emprise de la drogue, comme tous ces figurants qui, au début du film attaquent une planque de “contaminés” en gesticulant dans tous les sens, enfonçant les portes ouvertes, renversant tous les meubles et faisant cracher leurs lance-flammes dans tous les sens… Du grand n’importe quoi…

Au fil du récit, on croise des nains, des esclaves hermaphrodites, un dictateur amateur de Picasso, une milicienne nymphomane, un chinois mangeur de rats, une bande d’hommes-singes (des gus avec des masques de carnaval “La Planète des singes” défectueux, ayant sûrement pris un coup de chaud) et leur chef, un géant avec une coupe au bol, des touffes de poils sur les mains, des rouflaquettes et un sari orange… Rien que ça…

Que dire d’autre? Que tout à été tourné dans une décharge ou le sous-sol d’une usine désaffectée, que les costumes ont été volés à la Bande à Basile, que les accessoires sont des jouets en plastique ou des bricolages en carton-pâte, que les vaisseaux spatiaux sont des maquettes cheap en plastoc… Ah! Et, quand même que les répliques sont absolument inénarrables, à plus forte raison avec un doublage français affligeant… Par exemple :
– L’univers est grand…
   – Je vois ce que tu veux dire
…” 

Bref, vous voyez bien le genre du film : une série Z italienne fauchée qui essaie tant bien que mal de copier les gros films anglo-saxons de l’époque avec les moyens du bord et sans aucune crainte du ridicule… 
En tout cas, ce fût une façon très drôle de finir la nuit… Du grand nan-art…

Bon, pas le temps de trop s’étendre sur le sujet. Une nouvelle journée a déjà commencé et quelques titres alléchants sont au programme. Il me faut donc regagner mon domicile et essayer de récupérer un peu avant les projections du soir…
Mais avant cela, une bonne douche s’impose. Car après avoir mariné dans mon jus pendant près de 14 heures, à cause de cette épouvantable fournaise que constitue la grande salle du Forum des images, je ne suis plus très frais…
Dans le métro, les gens me regardent avec dégoût. Comme si j’étais Rutger Hauer dans Hobo… D’ailleurs, je ne sais pas ce qui me retient d’utiliser mon fusil à pompe, moi… 

Bon, si j’arrive à canaliser mes instincts meurtriers, à demain pour la suite de ce voyage dans le fascinant monde de l’étrange…

PS : aux organisateurs, on peut faire quelque chose pour la clim’?