Coût des fournitures, poids du cartable, formation des maîtres...

Tous les ans, je pique un « Coup de calcaire » au moment de la rentrée scolaire !

L'école est censée être gratuite. Mais tout le monde sait bien que c'est impossible... Surtout à l'heure des restructions à l'Education Nationale, n'est-ce pas ?

Cette année, le coup de calcaire est triple : fournitures scolaires, poids du cartable et formation des enseignants...

Des alternatives au coût des fournitures
qui payent !

J'ai maintes fois critiqué la facilité avec laquelle nombre d'enseignants exigent des listes de fournitures à rallonge.

En effet, d'une école à l'autre selon l'implication des délégués de parents d'élèves ET du soutien de l'équipe éducative ; selon le budget municipal variable d'une ville à l'autre ; selon la pédagogie choisie... la rentrée n'a pas le même coût pour les familles.

L'achat d'une boîte de crayons aquarellables de chaque élève du collège - qui ne s'en servira qu'une ou deux fois par an - alors qu'un gros lot des crayons pourrait être mis à la disposition de la totalité des classes ?

L'achat de cahiers de poésie de 60 pages en élémentaire - seulement une vingtaine de pages seront utilisées - quand l'utilisation du même cahier sur tout le cycle au titre de la continuité des acquis serait plus économique. A moins qu'on ne demande des cahiers moins épais qui pèseraient moins lourd sur le dos des enfants ?

Je suis sûre de chaque famille trouvera bien d'autres exemples...

 Deux école élémentaires,
deux fonctionnements aux antipodes...

Dans l'école A ou mon n° 2 reste cette année et fera son entrée en CM2 (la même que citée lors des rentrées scolaires précédantes) la liste prévoit toujours le petit sac en plastique avec les fournitures en double exemplaire pour avoir une réserve à l'école : bâtons de colle, stylos, crayons à papier... » qui me fait tant râler.

L'enseignante à qui je disais il y a trois ans qu'il faudrait tout de même enseigner aux enfants à prendre soin de leurs affaires me répondait alors : « vous n'avez pas idée du nombre de crayons et de gommes qu'on ramasse le soir, on n'a pas que ça à faire, cet apprentissage est du ressort des parents ». Ah bon ? Les parents n'étant pas à l'école, est-ce si compliqué pour l'enseignant de suggérer aux enfants de ramasser ce qu'ils font tomber ? Supposant que quelqu'un finit par ramasser les fournitures jonchant le sol, qu'en fait-on après ???

Dans l'école B ou mon n° 1 ira à la rentrée, en CE2-CM1-CM2, la liste des fournitures scolaires est très très réduite. Même pas de trousse, de crayons, de feutres, de stylos ! Ici, la quasi totalité des fournitures sont en commun - pots à crayons sur les tables par exemple. Pourquoi ? Parce que les enseignants se sont donnés pour objectif d'initier les enfants au respect du matériel commun et à l'esprit coopératif.

Et ce sont les enfants eux-mêmes qui procèdent aux rappels à l'ordre, motivés par une gratification virtuelle. Un système qui fonctionne également dans le respect des règles de vie, des engagements pris par les élèves pour avancer dans le programme scolaire, etc. L'enseignant me disait en substance que cet apprentissage prenait du temps au départ mais en faisait gagner sur la durée.

Cela fait partie de la pédagogie active en oeuvre dans cette école. Une pédagogie qui a pour objectif d'encourager l'implication.

Des fournitures moins chères
vendues sous forme coopérative

Il y a quelques années, des délégués de parents d'élèves de l'école A ont demandé leur accord aux enseignants pour proposer aux familles d'acheter sous forme coopérative les fournitures scolaires : cahiers, crayons, ardoises, cideaux... Refus ! Au motif que ce serait « trop compliqué à gérer . Ah bon...

Il y a pourtant bien des écoles où les fournitures scolaires sont proposées avec succès aux parents sous cette forme.

Par exemple au Collège Laurent Mourguet d'Ecully

« En juin 2009, après une longue réflexion, la FCPE Laurent Mourguet a proposé à la PEEP de s'unir pour proposer des kits de fournitures scolaires aux parents d'élèves du collège. La loi nous oblige à réserver ce service à nos adhérents respectifs.
La proposition de kit est reconduite en 2011.

Le contenu du kit de chaque niveau correspond aux listes fournies par le collège. Les produits choisis sont de bonne qualité (papier 90g, cahiers à couverture en polypropylène, ciseaux écologiques, règle souple incassable, taille-crayon métallique).
Les prix des kits 2011 sont les suivants :

• 6ème : 47,10 € sans calculatrice et 62,60 € avec calculatrice CITIZEN ST-270X Collège
• 5ème : 50,51 €
• 4ème : 50,51 €
• 3ème : 50,51 €

Il faut ajouter une adhésion de 16,65€ pour la FCPE (20€ avec la "Revue des Parents") et 16€ pour le PEEP, dont 66% sont déductibles des impôts au titre des dons aux associations.
Selon l'étude réalisée en 2008, les tarifs proposés correspondent à une économie d'au moins 15% par rapport à la grande distribution, à qualité égale ».

Ou à Mantes la ville

Cette démarche vise plusieurs objectifs, comme en témoignent les responsables de la coopérative de fournitures scolaires FCPE de l'école Ferdinand Buisson de Niort

« Cette démarche vise plusieurs objectifs :

• La lutte contre les inégalités sociales avec des fournitures scolaires de bonne qualité, identiques pour tous et accessibles au plus grand nombre,

• La réduction des coûts d'achats de rentrée pour les familles (de 17 à 32 € par panier en fonction du niveau de l'enfant),

• Un partenariat avec l'équipe enseignante pour la constitution (adaptation fine aux besoins des enseignants) et la distribution des fournitures. »
  

Bref, à défaut de pouvoir scolariser son enfant dans une école fonctionant en pégagogie active ou d'avoir des délégués de parents d'élèves impliqués ayant bénéficié d'une autorisation de mettre en place une coopérative de fournitures scolaires, la note de rentrée est plus salée que jamais !

D’après l’association Famille de France le coût de la rentrée scolaire 2011 est en augmentation de près de 7%. Comme à chaque rentrée scolaire depuis maintenant 27 ans, Famille de France publie son enquête annuelle où figurent les coûts des fournitures scolaires. Pour les familles qui ont un enfant scolarisé en 6e, le coût de la rentrée scolaire sera augmenté de 6,8% et coûtera en moyenne 187, 32 euros. En 2010, l’augmentation des prix était de 0,63%, le porte-monnaie des familles va encore trinquer.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Le poids du cartable : de la SF !

Le poids du cartable est aussi une source d'inquiétude. Comme je le disais plus haut (et lors de chaque rentrée) j'estime qu'au collège, il y aurait bien des possibilités à développer pour ménager le dos de nos loulous.

Je viens comme tous les ans de peser les cartables qui vont bousiller le dos de mes enfants. Sans les livres : Félix, CE2 (nouvelle école) : 2,2 kg - Zakary, CM2 : 5,4 kg - Zoé, 4ème, 11,2 kg.

Le cartable de Félix ne devrait jamais peser plus lourd puisqu'il n'y a pas de devoirs à faire à la maison et que la gestion coopérative des fournitures lui évite de bousiller son dos !

Celui de Zakary est terriblement allegé des fournitures "de réserve" (ggrrrrr), du dictionnaire, de la calculette et de la moitié des fournitures qui vont rester dans une boîte à chaussures qui restera à l'école (et qu'il récupèrera - ou pas - en fin d'année). Mon fils a aussitôt compensé ce gain de poids par l'ajout de son énorrrmmme classeur de cartes Magic pour jouer à la récré !

Quant à Zoé, avec une moyenne de 5 cours différents par jours... Je ne sais que penser !

Il y a des casiers à l'école. Mais les enfants n'y ont accès que le matin et à l'heure de la sortie le soir. Je ne vois pas bien à quoi ça sert. Pas moyen dans ces conditions de se délester le matin du matériel de l'après-midi et vice-versa... Donc, comme tous les autres, elle va se ballader avec une moyenne de 6 kd de bazard sur le dos (bouquins compris) toute l'année !

Entre "essentiels de la rentrée" (que sont-ils devenus ?), prime au créateur de cartable ergonomique et léger (où est-il ?) et initiatives pilotes semées par-ci par-là en France, quand va-t-on régler ce problème efficamement ???

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Enseignants « stagiaires » :
seconde rentrée, préparez vos mouchoirs !

J'ai gardé le meilleur (du pire) pour la fin !

Vous le savez, les enseignants, de la primaire au lycée, n'ont plus la même formation qu'avant.

Semon la FCPE, la réforme de la formation des enseignants est entrée en vigueur depuis la rentrée 2010. Cette réforme avait pour objectif de supprimer des milliers d’emplois et de réaliser des économies budgétaires dans l’Education nationale. La FCPE a dénoncé cette réforme et communiqué de nombreux éléments d’analyse au cours de l’année scolaire précédente.

Cette réforme a pour conséquence de mettre devant des classes, dans le premier et le second degré, des jeunes enseignants-stagiaires sans formation professionnelle préalable.

Enfin si... L'outil de formation, c'est nos enfants !

Voici ce que prévoit le ministère de l'éducation :

« La formation des étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement est conçue de manière à permettre une découverte progressive du métier. Les parcours de formation mis en place dans le cadre des diplômes nationaux de masters feront une large place à la formation professionnelle permettant ainsi une préparation progressive et effective à l’exercice du métier d’enseignant.

Dès la licence, les étudiants peuvent acquérir des éléments de préprofessionnalisation grâce à des stages de découverte.

Les stages d’observation et de pratique accompagnée ne sont pas rémunérés. Les étudiants sont présents par binôme auprès d’un enseignant, d’un documentaliste ou d’un conseiller principal d’éducation (C.P.E.).

Les stages en responsabilité sont rémunérés. Les stagiaires sont assistés d’un professeur référent. »

Traduction

Les stagiaires en responsabilité sont en fait chargés de classe au même titre que les professeurs aguéris. Sauf qu'ils ne le sont pas !!! Même s'ils sont pour la plupart très au fait des contenus qu'ils doivent enseigner et très motivés, il leur manque quelque chose de primordial : la préparation à la conduite de classe, à l'approche de groupes d'élèves (nos enfants) qui à cet âge "marchent" à l'affect et ne "passent" rien à leurs enseignants !

Exemple

L'an dernier, ma n° 3 a eu un très jeune prof de maths. 22 ans, titulaire du CAPES, ultra motivé. A Noël, il pétait un plomb et quittait en larmes la salle de classe en insultant les élèves !

A son retour de congé maladie 5 semaines plus tard, il a bien eu un prof référent avec lui durant quelques heures de cours (pas payé pour cela, venu en plus de ses propres cours) mais, on s'en doute bien, les élèves peu tendres et sensibles à ses difficultés se sont montrés plus intransigeants que jamais.

Bref, ce pauvre prof s'est mis à faire cours sans JAMAIS tourner le dos aux élèves (donc plus rien au tableau) et la moyenne de maths de ses elèves a chuté de trois à quatre points au 3ème trimestre !

Que faire ?

La FCPE rappelle que l’enseignement est un métier exigeant. La préparation au concours, l’obtention d’un master, puis quelques semaines de tutorat et quelques heures de stage ne peuvent suffire pour être prêt à l’exercice de ce métier.

Rappelons qu’avant la réforme les futurs enseignants bénéficiaient d’une année d’accompagnement pratique et théorique à la pédagogie et aux sciences de l’éducation.

• Signer la pétition FCPE « De l'ambition pour l'école »

• Si vous sentez que le désarroi de l'enseignant en charge de vos enfants, si vous sentez que les enfants risquent de trinquer, contactez les délégués de parents d'élèves de votre école.

La presse en parle

La FCPE, première fédération de parents d'élèves, a dénoncé aujourd'hui les difficultés qui attendent les professeurs et les élèves en cette rentrée, et a annoncé qu'elle s'associait à la journée d'action des syndicats le 27 septembre contre les suppressions de postes. "Le ministre de l'Education nationale (Luc Chatel) assure que 'tout va bien' en cette rentrée 2011", mais "à quel prix ?", critique la fédération dans un communiqué. Elle énumère "la dégradation des conditions de scolarisation des élèves", "la baisse du taux de scolarisation en maternelle" et "l'absence de viviers de remplaçants dans de nombreuses disciplines et même en primaire".
La FCPE dénonce également le "renoncement à la lutte contre l'échec scolaire" et "la hausse des effectifs par classe". Si "95% des classes ont bien un enseignant devant elle aujourd'hui(...) que fait (M. Chatel) des 600.000 enfants qui représentent les 5% restant?", s'interroge la fédération. "Les 14.000 nouvelles suppressions de postes dans l'Education nationale déjà annoncées pour 2012 par le gouvernement viendront encore noircir le tableau et aggraver la situation", après les 16.000 suppressions de postes cette année, soit 80.000 entre 2007 et 2012.
La FCPE lance un appel pour que les parents signent sa pétition "de l'ambition pour l'école publique" et interpellent les parlementaires "pour rétablir les postes nécessaires à la réussite de la rentrée et de l'année scolaire".  La fédération conclut en annonçant qu'elle "s'associe à la mobilisation intersyndicale du 27 septembre dans l'Education nationale", lancée début juin par Ferc-CGT, FSU, Sgen-CFDT et Unsa Education, et auxquelles vient de se joindre, fait rarissime, la Fep-CFDT, principale fédération des enseignants du secteur privé sous contrat.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/09/05/97001-20110905FILWWW00471-rentree-la-fcpe-appelle-a-manifester.php

PARIS (AFP) - Plus de 12 millions d'élèves, de la maternelle au lycée, ont fait leur retour en classe lundi matin, une rentrée marquée par quelques nouveautés et de nouvelles suppressions de postes dénoncées par les syndicats et des parents.

Au total, 6,7 millions d'écoliers, 3,3 millions de collégiens et 2,1 millions de lycéens vont apprendre auprès d'environ 850.000 professeurs.

L'entrée en vigueur de la réforme du lycée en première, des expérimentations comme l'autonomie de recrutement d'enseignants, mais aussi la lutte contre le harcèlement ou de nouvelles sanctions contre la violence comptent parmi les innovations de la rentrée.

Le ministre Luc Chatel a affirmé sur France 2 que la rentrée allait "bien se passer sur le plan administratif et technique".

"Nous n'avons pas la même école qu'il y a vingt ans. L'enjeu aujourd'hui, c'est de faire du qualitatif", a-t-il ajouté en visitant au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) des classes de primaire comptant 29 à 30 élèves, ainsi qu'une classe pour l'inclusion scolaire (Clis) de 12 élèves en situation de handicap.

"Cette rentrée se passe sous de bons auspices", a également jugé Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, tout en estimant que "le vieux concept du collège unique doit absolument évoluer".

Mais à gauche, les candidats à la primaire PS ont affirmé la nécessité de donner à chaque élève "les moyens d'être bien accompagné" (Martine Aubry), d'"arrêter l'hémorragie" des postes et même d'en "recréer" avec un plan "sur plusieurs années" (François Hollande) ou encore de "sécuriser une rentrée 2012 paisible" avec un moratoire sur les suppressions de postes (Ségolène Royal).

Syndicats d'enseignants, chefs d'établissement et parents d'élèves de la FCPE dénoncent une rentrée aux conditions de travail dégradées avec "la poursuite de la liquidation de la formation des enseignants" et 16.000 postes supprimés par rapport à l'an dernier. Le primaire comme le secondaire sont touchés.

Dans les écoles, avec 1.500 classes supprimées, il y a "par effet mécanique plus d'élèves par classe", selon le SNUipp-FSU, principal syndicat. D'année en année, les dispositifs de lutte contre l'échec scolaire (Rased), les postes de conseillers pédagogiques et d'intervenants en langues étrangères font les frais des coupes budgétaires.

A Rennes, une enseignante de CE1-CE2 d'un établissement du centre ville s'emporte: "On n'a plus de moyens et on nous demande de faire des miracles, c'est tout juste s'il ne faut pas fabriquer les chaises des élèves".

Situation inédite en France, la mairie du village de Puy-Saint-Vincent (Hautes-Alpes), opposée à la fermeture de la classe de maternelle, a embauché une institutrice qu'elle paye sur ses deniers.

A Lavaur (Tarn), une trentaine d'enseignants ont empêché la rentrée des écoles pour protester contre la fermeture d'une classe. A Montaud (Hérault) les parents d'élèves ont, pour la même raison, fait faire la rentrée à... une quarantaine de moutons.

En collèges et lycées, la suppression de 4.800 postes survient alors que plusieurs dizaines de milliers d'élèves de plus doivent être accueillis (40.000 selon Luc Chatel, le double selon le Snes-FSU).

Pour dénoncer la précarité dans ce secteur, une demi-douzaine de professeurs contractuels campent devant le rectorat de Grenoble.

Si à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) le collège La Boétie a découvert un tableau numérique interactif dans chaque salle, au lycée Colbert à Paris (Xe) des élèves de 1ère L se sont dits inquiets des suppressions de postes et de la pléthore des effectifs d'élèves.

L'enseignement privé est aussi touché (1.433 postes en moins), si bien que ses syndicats vont se joindre à la grève unitaire dans le public le 27 septembre, à laquelle s'associe également la FCPE.

Avant ce mouvement, les élus communistes ont appelé à une semaine d'actions.

Avec les 14.000 suppressions à venir en 2012, environ 80.000 postes auront disparu au cours du quinquennat 2007-2012 dans l'Education nationale qui pèse 60 milliards d'euros (21% du budget de l'Etat).

© 2011 AFP

http://www.liberation.fr/depeches/01012357999-rentree-scolaire-pour-plus-de-12-millions-d-eleves

Et aussi :

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/09/05/education-les-propositions-des-candidats-socialistes_1567712_3224.html

http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2011/08/30/article_les-professeurs-stagiaires-aiment-leur-m.shtml

http://www.ladepeche.fr/article/2011/08/30/1155973-ecole-la-rentree-2011-est-un-vrai-casse-tete.html 

ARCHIVES DES COUPS DE CALCAIRE DE LA RENTREE

Rentrée 2008/2009

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Rentrée 2010/2011