Ma maison, je l’aime. Oui, je suis égoïste. Oui, j’aime le cocooning. Non, je ne veux pas la partager.
Quelle joie de se réveiller en ce lundi matin. Pas de gosses dans les pattes. Pas de « Papa, je trouve pas mes chaussures! » ou de « Papa, je veux pas aller à l’école!!! ». Pas de pleurnicheries. Pas de petit dej’ à préparer. Juste un café et une clope. Le panard. Surtout en pensant à la famille du dessous et ses 3 mioches. Donc pas de pression, c’est un jour de reprise, mais que pour nous. Nous, les célibataires trentenaires sans enfants, souvent décriés, (mal) jugés, mais si libres qu’on en devient enviés.
On prend alors place dans la voiture dans laquelle on balance notre mallette sur la banquette arrière puisque dépourvue de siège enfant. On allume une autre cigarette, on pousse le volume de la radio, on démarre, on tourne au coin de la rue.
Quand soudain…
Au coin de la rue, ça commence déjà à nous gonfler. Les parents qui amènent leurs marmots à l’école traversent en dehors des clous pour ne pas arriver en retard. C’est vrai, e n’est pas de leur faute si une fois la faute si une fois les enfants levés, douchés, habillés, nourris, la porte fermée, le petit dernier a crû bon de crier « Papa, pipi ». C’est vrai que ça fait mauvais genre d’arriver à la bourre un premier jour. Faudrait qu’ils sachent que prendre des cours sur un lit d’hôpital, c’est pas mieux. Bon, une fois évités, et parfois de justesse, ces dangers de la route que sont ces piétons, place au périph… Et là, que du bonheur. Des milliers de bagnoles, avec évidemment une seule personne à l’intérieur (un plus pour le confort, un GROS moins pour l’écologie). Tous en direction du travail. C’est pas grave, pas d’enfants dans la caisse alors je pousse encore un peu plus le volume de la radio en rallumant une nouvelle cigarette, histoire de savoir ce qu’il se passe dans le monde et de ne pas arriver comme un con au boulot.
La radio, complice de la famille
A la une, la rentrée de nos chères petites têtes blondes. Bon, ok, je comprends. Puis, deuxième info du jour, la rentrée des classes vu par les profs. Bon, ok, eux aussi ont le droit de s’exprimer. Info n°3 : la rentrée dans les autres pays du monde. Ok, mais Kadhafi, il devient quoi dans l’histoire? Et le CAC 40? Ah, une interview, celle de…? Ah non, c’est pas vrai! C’est celle du ministre de l’Education. Ca devient vraiment de la propagande. Le flash se termine par les résultats de l’équipe de basket et les prévisions météo. De rage, je coupe le son de mon poste. Rallume une nouvelle cigarette. 30 minutes se sont écoulées depuis mon départ, et j’ai déjà fait 4 kilomètres. Vive la rentrée!
Chirac et moi, même combat?
Ca y est, je suis enfin arrivé. J’avais oublié que les bouchons ce n’était pas seulement pendant les vacances en direction du sud de la France, ils sont là aussi pendant tout le reste de l’année quand je me rends au taf. Je dois souffrir d’anosognosie. Anosognosie? Ben oui, la maladie de notre cher Président Jacques Chirac. Il oublie qu’il oublie. Pratique pour lui en ces temps de procès pour emplois fictifs. Vient le moment du café-clope entre collègue, enfin, ceux qui comme moi n’ont pas d’enfants, car les autres, vous vous en doute, ne seront là que dans deux heures. Puis je redécouvre mon bureau. Il n’a pas changé. Toujours là. Toujours la même chaise. Toujours ce bon vieil ordi, toujours ce bon vieux téléphone. Aaaahhhh, vous m’avez manqué mes amis-outils. C’est parti, je décroche mon téléphone pour obtenir des rendez-vous. « Ah non, M. Marin s’occupe de la rentrée de ses enfants. » Ah? Bon, persévérons. « Madame Durand? Mais monsieur, c’est le jour de la rentrée des classes! » Soit. « Melle Pimprenelle? Elle est en réunion avec la direction. On a repris seulement aujourd’hui vous savez… » « Ok, je vous écoute pendant que je checke mes mails. Ah, attendez! Merde, c’est bien ça, j’ai une réunion de présentation du nouveau chefs des ventes dans… heu?!!?! Il y a dix minuuuttteesss!! Je vous laisse, rappelez-moi demain! » D’autres suivront. Il est déjà 17 heures, premier rendez-vous téléphonique concret. Ouf. L’honneur est sauf. Si Chirac est accusé d’avoir faciliter des emplois fictifs, aujourd’hui, je me suis senti dans la peau d’un de ces bénéficiaires.
Le retour à la maison
Qu’est-ce qu’on est bien chez soi… Pas de gosses dans les pattes. Pas de « Papa, je trouve pas mes chaussures! » ou de « Papa, je veux pas aller à l’école!!! ». Pas de pleurnicheries. Pas de dîner à préparer. Juste une tisane et une clope (Ca marche aussi avec junk food et bière fraîche). Le panard. Surtout en pensant à la famille du dessous et ses 3 mioches. Donc pas de pression, c’est un jour de reprise, mais que pour nous. Nous, les célibataires trentenaires sans enfants, souvent décriés, (mal) jugés, mais si libres qu’on en devient enviés.
By GeraldH