Je signale un long papier, brillant, de Christophe Beaudouin, sur l'Observatoire de l'europe après le non.
Il explique en effet que la plupart des promesses qui seront faites lors de la présidentielle seront en réalité illégales au regard du traité de Lisbonne.
J'aime beaucoup la citation finale (en note) de Paul Thibaud : "Le parti européen hérite de traditions libérale, sociale-chrétienne, socialiste utopique, qui ont pour point commun de penser que les valeurs collectives sont à chercher dans la vie sociale, qu’elles sont encastrées dans un vivre ensemble qui les produit comme naturellement, par rapport à quoi l’Etat et la politique ne sont que subsidiaires, fonctionnels. Ces traditions voient spontanément la politique comme fausse, rhétorique, artificielle, elles ne la croient pas source de valeurs, elles se méfient de sa capacité de faire croire, d’aller à la réalité par les songes. On se trompe sur la dynamique européenne si l’on néglige qu’elle fut orientée à limiter ces grands producteurs de politique que sont les Etats-nations infiniment plus qu’à produire un autre vouloir, à faire couler d’autres sources du politique."
Fondamentalement, l'Europe est antipolitique, comme une bonne partie des courants de pensée européens. La quintessence de ce mode de pensée me semble résider dans les raisonnements à la Rosanvallon , qui concluait ainsi un papier récent : " L'Europe ne pourra être chérie par les citoyens que si elle devient également un vivant terrain d'expérience de la démocratie post-électorale." En clair, une dictature.