Parmi nos lectures de vacances les deux tomes des Mémoires de Jacques Chirac.
Dans le tome 1, page 30 : "Vers ma seizième année, en même temps que je songe à me convertir à l'hindouisme, je me mets en tête d'apprendre le sanskrit, une des plus vieilles langues du monde. On m'indique alors l'adresse d'un professeur, du nom de Vladimir Belanovitch, et je m'empresse d'aller lui rendre viiste dans la petite chambre qu'il occupe, au fond d'une cour du XIV° arrondissement. C'est un "Russe blanc" d'une soixantaine d'années, qui a réussi à préserver une grande élégance en dépit de conditions d'existence assez misérables. Ancien diplomate contraint à l'exil par la Révolution, il a dû, comme beaucoup de ses compatriotes arrivés en France, faite tous les métiers pour survivre. D'abord ouvrier chez Renault, puis chauffeur de taxi, il fabrique des "écorchés" en carton-pâte pour les écoles. Il donne également des cours de langue lorsque je fais sa connaissance. "Monsieur Belanovitch" en parle plusieurs sont le latin, le grec et le sanskrit, qu'il va tenter de m'enseigner. Au bout de quelques semaines il me conseille de renoncer. "Ecoute, me dit-il, premièrement tu n'es pas doué et deuxièmement le sanskrit, çà ne sert à rien. Si tu veux apprendre une langue, il vaut mieux que tu apprennes le russe". J'ai accepté et à partir de là nous nous sommes liés d'amitié".
Chirac évoque de nouveau l'Inde dans le tome 2 (page 222) :
"De mes années de jeunesse, j'ai gardé l'amour et la passion de l'Inde, berceau d'une civilisation cind fois millénaire qui n'a cessé de me fasciner. L'Inde, comme la Chine, est à mes yeux une des meilleures illustrations qui soient de la permanence des grandes cultures du monde et de tout ce qu'elles ont apporté à l'humanité d'intelligence, de connaissance, de sagesse et de spiritualité".
Que l'on aime ou pas Jacques Chirac, force est de reconnaître qu'il est un des rares hommes d'Etat français à s'être intéressé très tôt aux grandes cultures du monde.