Cameroun: le «repassage» des seins toucherait 24% des jeunes filles

Publié le 05 septembre 2011 par 237online @237online

Écrit par Affaires Stratégiques   

Lundi, 05 Septembre 2011 16:24

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L'édition 2011 du Festival des films du monde de Montréal a été l'occasion de faire la lumière sur une pratique encore peu connue. La réalisatrice franco-camerounaise Josza Anjembe a ainsi pu présenter son dernier documentaire: «Massage à la Camerounaise». Encore totalement inconnu jusqu'en 2006 et au lancement de la campagne d'information par le Réseau national des associations de tantines (Renata), ce phénomène toucherait 24 % des jeunes filles camerounaises.
L'édition 2011 du Festival des films du monde de Montréal a été l'occasion de faire la lumière sur une pratique encore peu connue. La réalisatrice franco-camerounaise Josza Anjembe a ainsi pu présenter son dernier documentaire: «Massage à la Camerounaise». Encore totalement inconnu jusqu'en 2006 et au lancement de la campagne d'information par le Réseau national des associations de tantines (Renata), ce phénomène toucherait 24 % des jeunes filles camerounaises.

Elise-Pierrette Memong Meno, co-fondatrice de l'Association de Lutte contre les Violences faites aux Femmes (ALVF), le compare à l'excision : « Cette pratique est vraiment très violente ; elle influe sur le corps et l'esprit, comme toute violence faite à un être humain. Comme pour l'excision, on mutile le corps des jeunes filles à des fins sexuelles ». Le but avancé de cette pratique serait d'empêcher la naissance du désir chez les hommes.

Le plus souvent, c'est la mère de la jeune fille (beaucoup plus rarement le père ou le frère, car souvent les hommes ne sont même pas au courant de cette pratique) qui accomplit l'acte. Dès le début de la puberté de la fillette, au moment où ses seins commencent à se développer, la mère fait chauffer une pierre, qu'elle malaxe, brûlante, sur la poitrine nue de sa fille. Ce geste peut se répéter plusieurs fois par jour, pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que le développement de ses seins stoppe, et que sa poitrine soit plate.

Au-delà la douleur physique, la douleur psychologique que provoque cet acte est intense. Beaucoup de ces jeunes filles dont les seins ont été « repassés » souffrent aujourd'hui, dans leur vie de femme et dans leur sexualité.
Ce phénomène, souvent inconnu des hommes africains tant sa pratique reste discrète, a été dénoncé par plusieurs associations, parmi lesquelles Renata et la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit, l'Agence de Coopération Technique Allemande pour le Développement (DIZ).

Mais selon les associations, il faudrait pour endiguer le phénomène que les familles puissent lever le tabou du sexe. L'éducation resterait la meilleure solution pour que ces femmes n'aient pas à souffrir et à perdre une partie de leur féminité pour éviter le viol ou le mariage trop précoce. Pour la réalisatrice du documentaire, Josza Anjembe, « C'est ce qu'on retrouve partout dans le monde sur les mutilations qui sont faites aux femmes, ce sont toujours elles le problème. Je ne suis pas du tout féministe, mais on n'agit jamais sur l'homme. À la limite, il se fait attraper, il va en prison, mais après il ressort ».

SPOT DOCUMENTAIRE
Campagne contre le repassage des seins : Spot... 
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Mise à jour le Lundi, 05 Septembre 2011 16:57