Gallimard, 110 pages
Résumé:
" Plus tard, lorsqu'ils prirent le petit déjeuner, elle fit comme si de rien n'était, affichant son habituel sourire bien élevé. Et peut-être n'y avait-il rien... Son oncle expliqua qu'il avait entendu dire qu'un avion anglais s'était écrasé non loin, sur la côte, au nord. Il existe une photo, prise le jour même ou le lendemain par un photographe local. Un soldat allemand monte la garde près de la carcasse de l'avion abattu, on distingue à peine les arceaux tordus de la verrière du cockpit et un morceau d'aile avec une double ligne pointillée qui s'arrête là où les tôles rivetées ont été pliées et cassées. Il y a également deux cercles concentriques sur l'aile : les cocardes de la Royal Air Force. "
Nous sommes en 1943, et les bruits de la guerre n'épargnent pas même cette grande demeure bourgeoise, construite à l'écart d'un hameau au bord de la mer du Nord. Ses propriétaires, un couple sans enfants, accueillent leur jeune neveu de quatorze ans, mais aussi la fille adolescente de la couturière de Madame, pour la mettre à l'abri des bombardements qui menacent Copenhague. Lorsqu'un avion s'écrase non loin de là dans les dunes, un drame silencieux va se nouer entre les deux adolescents et un pilote britannique...
Mon opinion:
Virginia est le premier roman de Grondahl que je lis. Quelle jolie découverte! L'auteur nous livre un texte à l'écriture fine, juste, dépouillée. L'histoire, empreinte d'une certaine douceur, nous plonge dans l'atmosphère d'un été étouffant pendant la guerre, où les avions et les bombes survolent une maison de vacances. Deux jeunes partageront un "secret" qui se révélera marquant pour eux et ne les quittera pas pendant des années. C'est une rencontre fortuite, des années plus tard, qui leur fera comprendre plusieurs choses...
J'ai du mal à parler de ce roman qui est plutôt court, mais qui m'a beaucoup apporté. J'ai aimé le style, l'atmosphère, l'écriture, les personnages, le cadre, le narrateur... bref c'est une histoire qui se lit très bien, mais qui nous laisse un petit quelque chose lorsqu'on tourne la dernière page. Un auteur que j'aimerais lire à nouveau pour la justesse de son style.
Un extrait:
"...c'est parfois une corvée de tuer le temps lorsqu'on est à la retraite. Les jours et les heures du calendrier réclament d'être remplis, ils se moquent par quoi, du moment que le vide soit comblé. Même si les années passent plus vite quand on vieillit, les jours paraissent parfois longs et pénibles, avec des ornières qu'il faut contourner."
p.73