Voici 10 conseils pour simplifier votre écriture, tirés de mon expérience de journaliste et de rédactrice.
Certes, ce style de rédaction professionnelle manque un peu d’originalité, mais il a deux avantages : il rendra vos textes plus faciles à lire et plus rapides à écrire !
1. Des phrases courtes tu rédigeras
Vous n’êtes pas Proust ! Alors n’écrivez pas plus d’une ou deux lignes par phrase. Si vous hésitez entre plusieurs tournures, choisissez toujours celle qui comporte le moins de mots. Vos textes seront aussitôt plus rythmés.
Astuce : transformez les points virgules en points tout court.
2. A sujet verbe complément tu te limiteras
Le schéma sujet + verbe + complément est le plus simple grammaticalement. Il est immédiatement reconnaissable et compréhensible par le lecteur. Donc évitez les tournures grammaticales complexes, les subordonnées, les incises, les parenthèses à l’intérieur d’une même phrase, etc.
Astuce : transformez la plupart des subordonnées en phrases indépendantes.
3. Une idée par phrase tu construiras
Une idée par phrase, un point par paragraphe, un sujet par article. Ne cherchez surtout pas à tout dire d’un coup, au risque de noyer votre lecteur. Hiérarchisez vos idées et commencez par les plus importantes.
Astuce : si votre article est trop long, divisez le en plusieurs articles regroupés en dossier ou en série.
4. Ton vocabulaire tu simplifieras
Vous n’êtes pas écrivain, vous êtes rédacteur. Vous n’écrivez pas pour vous faire plaisir, mais pour vous faire comprendre. Ne cherchez pas à en mettre plein la vue à vos lecteurs avec des termes recherchés ou des effets de style littéraires. Privilégiez les mots simples, connus de tous.
Astuce : n’utilisez que les mots dont vous êtes sûr de l’orthographe.
5. Le jargon tu traduiras
Il ne s’agit pas d’éviter le jargon métier, mais de veiller à le traduire en français courant à la première occurrence, notamment tous les sigles et les mots en anglais. Non seulement vos lecteurs vous diront merci, mais les moteurs de recherche repéreront mieux votre page car vous élargirez votre champ sémantique.
Astuce : imaginez que vous écrivez pour votre grand-mère.
6. Les négations tu éviteras
Il est interdit d’interdire ! Ce n’est pas toujours évident (comme dans cet article qui se veut pédagogique…), mais évitez au maximum les tournures négatives. Privilégiez au contraire les tournures positives, plus impliquantes et plus directes. Fuyez les doubles négations qu’il faut souvent relire à deux fois avant d’en comprendre le sens.
Astuce : remplacez systématiquement les « n’hésitez pas à faire ceci » par « faites ceci » !
7. Le passif tu éviteras
Mieux vaut écrire « le chat mange la souris » que « la souris est mangée par le chat ». Non seulement la forme passive comporte plus de mots à lire que la forme active (7 mots contre 5), mais elle est aussi plus complexe à analyser. Donc inversez les phrases passives en transformant le complément d’agent en sujet.
Astuce : privilégiez les verbes d’action comme créer, réaliser, décider, etc.
8. Les adjectifs et les adverbes tu éviteras
« Les journalistes (…) qui voudront user d’un adjectif passeront me voir dans mon bureau. Ceux qui emploieront un adverbe seront foutus à la porte », écrivait Georges Clemenceau dans une circulaire alors qu’il était rédacteur en chef de L’Aurore. Les années ont passé, les médias ont changé, mais le conseil perdure !
Astuce : commencez par retirer tous les « véritable » et « véritablement » inutiles de vos textes.
9. Le subjonctif tu éviteras
Evitez le subjonctif : limitez-vous à l’indicatif. Evitez aussi les temps qu’on apprend à l’école comme le passé simple, le plus-que-parfait, le passé antérieur, etc. Essayez de vous en tenir au présent, au passé composé, à l’imparfait, au futur et à l’impératif.
Astuce : abusez de l’infinitif.
10. A voix haute tu te reliras
Relisez votre texte avec attention avant de le publier. Repérez les phrases trop longues, les tournures trop complexes, etc. Vérifiez que vous avez bien appliqué toutes les règles ci-dessus.
Astuce : relisez-vous à voix haute pour repérer les phrases difficiles à lire. Flaubert appelait ce test le « gueuloir » : vous verrez, c’est efficace !
Et vous, quels conseils aimeriez-vous partager ?