Cette chronique d'Émilie Dubreuil m'a fait réfléchir ces derniers temps. Notamment après avoir été critiquée sur ce blogue pour avoir lancé une ''Opération Autonomie'' chez moi. En résumé, on me disait de ne pas imposer des tâches de grands à mes enfants, de ne pas les laisser faire les choses seuls mais de les aider. Sauf que ça fait 7 ans que je les aide à faire 1000 choses. Rendus à 8 ans, il y a des choses pour lesquelles je juge qu'ils n'ont plus besoin d'aide. Jusqu'où doit-on garder ses enfants ''enfants'' quand eux ne demandent qu'à grandir, expérimenter, se tromper et apprendre?
En général, je nous trouve surprotecteurs avec nos enfants. Chaque fois qu'on les empêche de se faire mal, on les prive d'une bonne occasion d'apprendre. Mais c'est plus fort que nous, je l'admets.
Je nous trouve aussi ''over-enthousiastes'' avec nos enfants. L'autre jour, Lolo nous faisait son show de Michael Jackson (depuis qu'il a eu le jeu Michael Jackson Experience sur la Wii, il multiplie les moonwalk) et on était tous en train d'applaudir et de siffler comme des malades. Je me suis dit: ''Wow! Quand je faisais mon show de Cindy Lauper à ma famille, ils jasaient et fumaient et s'en foutaient pas mal. J'aurais trippé d'avoir un public de même!'' Sauf que, est-ce qu'on en fait trop? (car on s'entend que Lolo n'est pas le prochain Nico Archambault!)
Ce n'est pas toujours facile de trouver l'équilibre entre la protection et l'autonomie, la valorisation de l'estime de soi et la survalorisation tout court.
Dans sa chronique cité plus haut, Émilie Dubreuil nous parle de cet ami dont les parents (géniaux, merveilleux, coolissimes) l'ont toujours encouragé et supporté dans absolument tout: changer de programmes d'études à répétition, voyager à travers le monde et qui, à l'âge adulte, est... perdu. Trop de choix s'offrent à lui et il ne sait plus quoi faire. Elle évoque aussi ces jeunes adultes qui se retrouvent chez le psy en proie à un grand vide intérieur parce que leur vie a toujours été lisse, parfaite, heureuse, merveilleuse.
Elle dit: ''L'hypothèse d'un chercheur de l'UCLA (...) est que les parents qui font tout leur possible pour que leurs enfants ne ressentent pas de frustrations, d'anxiété, de déceptions les rendent inaptes à les supporter à l'âge adulte. Un peu comme le système immunitaire doit être exposé aux bactéries pour se fortifier, un enfant doit être exposé au malheur. Or, à l'époque où l'on ne fait qu'un ou deux enfants par famille, nos enfants sont nos œuvres d'art et on ne veut pas qu'ils souffrent...On ne veut pas non plus qu'ils nous détestent alors que ce serait bon pour eux. Donc, on les contente, on est amis avec eux, on dialogue. Cette tendance se reflète aussi à l'extérieur de la cellule familiale. La psychologue du concept très prisé chez les pédagogues, de la valorisation de l'estime de soi. Plus de perdants, plus de gagnants dans les ligues sportives, plus de notes dans le bulletin, plus d'échecs à l'école... Bref, tout pour que l'enfant ne se sente jamais dévalorisé.''
On vise tous le meilleur pour nos enfants mais quelle est la limite à ne pas franchir pour que le meilleur ne se transforme pas en pire? À quel moment ''aider'' nos enfants ne fait que leur ''nuire''? Ça mérite réflexion vous ne trouvez pas?