Septembre : la rentrée scolaire et les grèves… La gabegie et la chienlit minent notre enseignement public qui fabrique 40 000 illettrés par an.
Dans ce n°3 des Dossiers du Contribuable, nous révélons le rapport coût efficacité de notre enseignement public. Il est déplorable, comme le montrent les indicateurs internationaux.
Le classement 2009 de l’enquête PISA (Programme for International Student Assessment, en français : programme international d’évaluation des élèves) réalisée tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans dans les 34 pays membres de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et dans de nombreux pays partenaires, mesure leur niveau de connaissances en lecture, mathématiques et sciences. La dernière enquête remonte à 2009. La France n’y brille pas : en légère baisse depuis 2006, elle végète dans la moyenne des pays de l’OCDE.
En tête : les Chinois (de Shanghai, Hong-Kong, Taiwan et Singapour), les Sud-Coréens et les Japonais. En Europe, les Finlandais talonnent les Chinois et les Sud-Coréens.
La prochaine enquête PISA, l’année prochaine, confirmera sans doute le déclin français. Notre enseignement public fabrique 40 000 illettrés par an…
87 milliards de budget
Pourtant, l’ensemble géré par le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche absorbe la plus grosse dépense de l’État : 87 milliards d’euros sur un budget total de 363 milliards, à quoi s’ajoutent les contributions financières des collectivités locales.
L’enquête PISA montre que les pays les plus performants ne sont pas les plus dépensiers par élève, mais ceux où règne la discipline scolaire. Hélas, une relative minorité d’élèves non éduqués ou encouragés par leurs parents propagent l’anarchie dans notre enseignement public, saccageant l’efficacité pédagogique : réduction du temps effectif de travail, stress des enseignants et des autres élèves…
19% des étudiants sans diplôme
Une enseignante des collèges nous a décrit cet enfer, anonymement, par crainte de sa hiérarchie. Pour tenir une classe indisciplinée, il faut en réduire la taille. De 1995 à 2009, le nombre des élèves a diminué, celui des enseignants augmenté. L’indiscipline contribue à faire de l’élève français du secondaire l’un des plus coûteux de l’OCDE.
La tâche des enseignants du secondaire est d’autant plus lourde que de plus en plus d’enfants leur arrivent du primaire sans savoir lire, écrire et compter. Certains appellent de leurs vœux un rétablissement des méthodes traditionnelles d’apprentissage à l’école. Au terme du secondaire, le bac, presque donné (86% de réussite), ouvre automatiquement les portes de l’université. Conséquence : 19% des étudiants en ressortent sans diplôme. Coût de cet échec : un milliard d’euros. Et le niveau des préparations aux grandes écoles descend.
Notre dette souveraine exorbitante et notre croissance économique en berne (0% au deuxième trimestre, selon l’INSEE) imposent d’améliorer la productivité de notre enseignement public. Pour cela, il faut rétablir la discipline, développer l’e-learning (l’apprentissage par Internet et DVD), et déléguer à des sociétés privées la gestion des établissements scolaires. À noter que l’enseignement public coûte à la collectivité nationale (État, collectivités locales, familles, entreprises) entre 30 et 40% plus cher que le privé sous contrat pour des résultats scolaires identiques, voire meilleurs dans le privé…
Laurent Artur du Plessis, rédacteur en chef des « Dossiers du Contribuable ».
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