Jean-Vincent Placé ne goûte pas "l'humour" auvergnat. Interrogé par Public Sénat sur les élections sénatoriales du 25 septembre en sa qualité de spécialiste du découpage électoral, Alain Marleix, s'est attardé sur la situation de l'Essonne. Un département dans lequel le bras droit de Cécile Duflot qui court depuis plusieurs années derrière un mandat de parlementaire est candidat. "Notre Coréen national, Jean-Vincent Placé, va avoir chaud aux plumes ! " a jugé l'ancien ministre. Dérapage xénophobe ou simple susceptibilité froissée ?
Sur l'échelle des ignominies, la saillie de l'homme du Cantal - est-il encore autorisé d'utiliser ce terme ? - est insignifiante. Une partie de la gauche renoue avec un pseudo politiquement correct, la revendication d'un verbe aseptisé que l'on espérait disparu. La politique c'est aussi une certaine rugosité. Ceux qui aujourd'hui crient au loup prennent souvent moins de gants à l'égard du Chef de l'Etat. Le risque c'est évidemment de passer à côté de l'essentiel. Or, l'essentiel c'était le discours de Grenoble. Pas de porter plainte aujourd'hui comme on en appelle à la maîtresse pour un propos qui ne mérite pas l'importance qu'on lui donne.
Les bien pensants ne doivent pas confondre les froissements d'ego avec les remises en cause de fondamentaux. "C’est la première fois que je suis ciblé ainsi par rapport à mes racines coréennes" déplore Jean-Vincent Placé. Comme si celles-ci étaient honteuses.
La République au contraire s'est toujours construite dans la diversité. "La France c'est comme les mobylettes ça marche au mélange" résumait-on à la grande époque de SOS Racisme.
Dans la France de 2011 on peut avoir des origines Coréennes, Auvergnates ou Picardes, peu importe. Ce qui compte ce n'est pas d'où l'on vient mais où l'on souhaite aller. Jean-Vincent Placé, Rastignac assumé, ne l'ignore pas. Son courroux apparent est surtout une bonne occasion pour soigner sa communication.